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Éditorial (3 novembre 2005)

 

"Faire vivre la solidarité"

 

Le samedi 22 octobre dernier, l’Alliance nationale des mutualités chrétiennes a tenu son Assemblée générale. Dans son discours de clôture, Edouard Descampe, Secrétaire général, a abordé différentes questions d’actualité: nos relations avec les autres mutualités, le budget des soins de santé et l’avenir de la sécurité sociale. Il a également rappelé qu’en 2006, la mutualité chrétienne fêtera ses 100 ans.

 

La concurrence, un danger pour la solidarité

Pendant des années nous avons vécu dans des relations plutôt paisibles avec nos collègues des autres Mutualités. Ces derniers temps, les relations avec les Mutualités libres et les Mutualités neutres se sont tendues. Celles-ci ont développé une approche agressive et commerciale visant à attirer à elles les personnes qui n’ont pas ou très peu de frais de santé (20 à 30 % de la population peut être considérée comme de bons risques). Ils les ciblent pour obtenir des mutations positives et bénéficier ainsi de davantage de frais d’administration de la part de l’INAMI tout en n’ayant que peu de frais pour ces personnes. Ces stratégies mettent en péril l’esprit de solidarité mutualiste. Cela nous force à réagir et pourrait entraîner toutes les Mutualités dans une dérive commerciale dangereuse.

 

Le budget des soins de santé en équilibre

Sur le plan de la politique de santé, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. L’an dernier, à la même époque, on annonçait un énorme déficit pour l’assurance maladie. Cette année au contraire, il est probable que nous terminerons très près de l’objectif budgétaire, et les estimations techniques indiquent que l’année 2006 pourrait se dérouler sans devoir faire de violentes corrections. Bien sûr, nous restons dans le cadre de la croissance de 4,5 % qui nous a été accordée.

Pour 2006, nous avions pu élaborer un budget qui a reçu deux tiers des votes positifs au Comité de gestion de l’INAMI dès le premier tour. Malheureusement, le gouvernement a cru bon de modifier la répartition votée de l’enveloppe budgétaire et de donner des indications jusque dans les derniers détails. Cela a provoqué la colère de nombreux prestataires et cela complique singulièrement notre travail dans les commissions de négociations. Nos interlocuteurs nous disent qu’il n’y a plus rien à négocier puisque tout est décidé. Nous espérons que nous pourrons récupérer des marges de manœuvre car il serait très dangereux de ne pas pouvoir conclure des conventions avec les prestataires, avec les médecins surtout. Les mesures décidées dans le cadre de conventions sont en effet toujours mieux appliquées et donc plus efficaces. L’absence de convention provoque également des risques accrus de suppléments d’honoraires dans un contexte où leur croissance est déjà importante. La proximité des élections médicales - elles auront lieu en mars 2006 - provoque une nervosité encore plus grande. Les tensions sont fortes entre nos interlocuteurs avec la volonté de certains groupements de médecins de se présenter comme syndicat monodisciplinaire (rien que les généralistes ou rien que les spécialistes) ou monocommunautaire (rien que les Flamands). Nous estimons qu’il serait dangereux pour les négociations d’avoir des interlocuteurs morcelés qui défendent chacun leur corporation sans se soucier des arbitrages d’ensemble et des liens entre les divers niveaux de pratique médicale.

 

Refinancer la sécurité sociale

Si à court terme, on peut parler d’accalmie, par contre le financement à long terme de l’Assurance maladie reste un enjeu politique difficile. Cela renvoie au dossier du refinancement à long terme de l’ensemble de la sécurité sociale. Ce dossier était sur la table des négociations. Il a été quelque peu éclipsé par le dossier des fins de carrière. Une décision positive a cependant été prise par la dotation à la sécurité sociale d’une partie du précompte mobilier. Cela veut dire que désormais les ressources de la sécurité sociale traditionnellement basées sur les revenus du travail sont maintenant basées aussi sur les revenus du capital. Une inquiétude subsiste cependant. La déclaration de politique fédérale comprend un nouveau mécanisme de financement de l’assurance maladie à partir de 2008. La responsabilité des partenaires sociaux serait limitée en parallèle avec l’évolution des recettes des cotisations sociales. Les textes ne sont pas très clairs mais nous craignons qu’en limitant le rôle de la gestion globale de la sécurité sociale et des partenaires sociaux, les recettes de l’assurance maladie soient fragilisées et soumises aux aléas des décisions budgétaires annuelles du gouvernement.

 

La mutualité chrétienne centenaire

L’année 2006 sera marquée par un événement fort pour nous. Nous fêterons en effet le 100ème anniversaire de l’Alliance nationale des mutualités chrétiennes. Cette fête se déroulera les 2 et 3 décembre 2006 dans un lieu qui fête aussi son 100ème anniversaire: Tour & Taxis. Ce sera à la fois un événement festif mais aussi un moment de réflexion et d’action tourné vers l’avenir: comment pourrons-nous demain continuer à faire vivre la solidarité que nous avons construite hier ?

 

Edouard Descampe,

Secrétaire général

 

 

 

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