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Editorial (5 juin 2003)

 

Après les promesses électorales

 

Les élections étaient à peine terminées qu’une mise en scène savamment orchestrée annonçait que les temps seraient difficiles car la croissance économique ne dépassera probablement pas 1 % et nous retrouverons probablement des déficits publics.

La Belgique n’est pas la seule dans cette situation. Ses principaux partenaires économiques connaissent la même situation à commencer par l’Allemagne où l’on frise même la récession.

 

Annoncer cela après les élections, c’est bien sûr d’emblée faire savoir que beaucoup de promesses électorales ne pourront être tenues. Notre problème en Belgique est que toutes les marges sont déjà utilisées pour la poursuite de la mise en œuvre de la réforme fiscale déjà décidée. Je ne parle pas d’autres mesures fiscales comme certains l’ont demandé et promis en arguant du fait que cela pourrait relancer la croissance. On sait qu’il n’en n’est rien, les hausses et les baisses de la conjoncture économique en Belgique suivent des rythmes internationaux européens et mondiaux sur lesquels le niveau d’imposition belge n’a qu’un impact presque nul. De nouvelles diminutions d’impôts ne feraient qu’aggraver une situation devenue très difficile de tout ce qui dépend des financements collectifs.

L’annonce de déficits publics ces prochaines années nous inquiète. Lorsqu’il faut faire des économies, nous savons que la sécurité sociale, y compris l’assurance maladie, est facilement visée. Tout ce qui est financé par la collectivité est en danger. Si on diminue les financements collectifs en soins de santé, nous savons que ce sont les personnes malades, celles qui ont besoin de soins qui devront payer plus. C’est-à-dire principalement les 5 % de personnes, qui simplement parce qu’elles sont malades, dépensent près de 60 % du budget des soins de santé.

 

L’informateur, Monsieur Di Rupo, a certes indiqué dans son rapport final au Roi que le budget des soins de santé méritait une attention particulière et devait suivre l’évolution des besoins. Nous espérons que ce message sera entendu et trouvera place dans la déclaration gouvernementale prochaine. Ce n’est pas gagné d’avance car on voit bien que dans la future coalition, chacun des futurs partenaires, ayant progressé aux élections, cherche à pousser son avantage.

 

Nous devrons nous aussi, comme organisation sociale, poursuivre les efforts constamment entrepris pour que chaque euro dépensé le soit à bon escient. Mais il n’y a pas de miracle et il faut avoir été confronté soi-même ou ses proches à des maladies graves pour apprécier la valeur et l’importance d’un financement solidaire.

 

Il faudra éviter aussi que le système du MAF (maximum à facturer) qui est comme une sorte de second filet de sauvetage pour les personnes à revenus faibles, ne deviennent l’alibi qui permet d’augmenter partout des tickets modérateurs. Ce fut incontestablement le cas ces dernières années et c’est une dérive dangereuse de notre système d’assurance maladie.

 

Nous avons apprécié les promesses électorales en matière de santé et d’assurance maladie. C’est le moment d’inscrire ces promesses dans les faits. Nous devrons rester vigilants.

 

Édouard Descampe

Secrétaire Général