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Éditorial (17 avril 2003)

 

Les priorités des mutualités chrétiennes

 

Depuis janvier dernier, les Assemblées générales et les Conseils d’administration des Mutualités chrétiennes ont été consultés sur les priorités à définir en politique de santé, en vue des prochaines élections... et du prochain gouvernement. Les choix et les alternatives ont donc fait l’objet d’un large débat démocratique. Le 28 mars dernier, le Conseil d’administration de l’Alliance Nationale des Mutualités chrétiennes approuvait le mémorandum politique (1).

 

Après 4 ans de législature, l’heure des bilans a sonné. Ce gouvernement, et en particulier le Ministre des Affaires sociales, aura soufflé le chaud et le froid sur le système des soins de santé.

 

 

Bilan mitigé

 

Il aura soufflé le chaud en augmentant de manière importante le budget soins de santé, heureusement bien au-delà de la norme légale (et irréaliste) de croissance. Le chaud aussi, par une série de corrections sociales, en particulier pour les personnes les plus démunies et les plus touchées par les problèmes de santé. Le chaud enfin, par l’introduction de divers mécanismes visant à assurer une utilisation optimale et efficace des budgets dans les différents secteurs.

Mais le Ministre des Affaires sociales aura aussi soufflé le froid car le coût de la réforme fiscale pèsera lourdement sur les perspectives des budgets sociaux. Il a également soufflé le froid en favorisant le développement des assurances complémentaires, pensions et hospitalisations, de groupe (financées par les employeurs) au détriment d’une assurance obligatoire pour tous. Le froid aussi, par un interventionnisme permanent qui met à mal la concertation et décourage la participation active à la gestion de l’assurance maladie. Il aura enfin soufflé le froid par la complexité croissante des réglementations suite à la multiplication des critères de sélectivité dans les remboursements.

Alors que la croissance économique et les marges étaient au rendez-vous, le bilan est mitigé. Aujourd’hui, les conditions sont moins favorables. Tout ne sera plus possible et nous risquons d’être confrontés à des choix difficiles. L’affirmation de nos choix politiques est d’autant plus nécessaire.

 

La priorité : un financement solidaire et suffisant

 

Un financement solidaire et fédéral suffisant de l’assurance maladie obligatoire est la condition sine qua non pour pouvoir donner une suite favorable aux nombreux besoins. La croissance annuelle réelle du budget des soins de santé doit ainsi atteindre au moins 4,5 %.

Un financement insuffisant entraîne nécessairement un transfert des coûts à charge des patients, une sélectivité croissante des remboursements et le développement des assurances factultatives réservés à ceux qui sont en bonne santé et ont les moyens.

 

Les revalorisations et les besoins sont nombreux

 

L’enquête menée par les Mutualités Chrétiennes en 2002 l’a clairement montré : la situation financière des personnes invalides est alarmante. L’amélioration des revenus des invalides, spécialement des isolés, est une priorité absolue.

Commencée par ce gouvernement, la revalorisation de la médecine générale doit se poursuivre de même que le renforcement des capacités de soins à domicile.

Le vieillissement de la population nécessite une offre variée et différenciée de soins aux personnes âgées afin qu’ils soient le mieux adaptés aux besoins. Les Mutualités Chrétiennes demandent en particulier que les différents niveaux de pouvoir se concertent pour lancer une assurance dépendance au niveau fédéral.

Le sous-financement des hôpitaux, l’accessibilité des soins dentaires et plus de moyens pour la santé mentale constituent trois autres secteurs prioritaires d’investissement pour les Mutualités Chrétiennes.

Sur le plan de l’organisation, les Mutualités Chrétiennes formulent des propositions pour une meilleure gestion du secteur pharmaceutique en promouvant entre autres la prescription des médicaments génériques, des propositions pour le développement d’instruments d’évaluation des pratiques médicales et pour simplifier les procédures administratives et diminuer la paperasserie.

 

Les Mutualités chrétiennes défendent une Europe sociale

 

Les mutualités, organisations sociales démocratiques sans but lucratif, ont contribué à la qualité et à l’accessibilité de notre système de soins de santé dans la gestion de l’assurance maladie obligatoire, le système de concertation favorisant par ailleurs la participation et l’adhésion des acteurs des soins. L’introduction du marché et de la compétition dans les soins de santé n’ont pas démontré plus d’efficacité. Au contraire, cela a produit plus d’exclusions, de pauvreté et des pertes d’années de vie. Quant au “tout à l’État”, il affaiblit le modèle de concertation et le dynamisme des acteurs du terrain.

C’est pourquoi, les Mutualités chrétiennes s’opposent tant à l’étatisation qu’à l’application de la logique commerciale dans les soins de santé. Le statut des mutualités belges est un statut original qui donne un visage concret à l’Europe sociale.

 

 

(1) Pour lire le Mémorandum de l’Alliance nationale de la Mutualité chrétienne : .

Jean Hermesse
Secrétaire National