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Éditorial (4 septembre 2003)

Priorité à la santé

Le nouveau Ministre des Affaires sociales Rudy Demotte n’aura pas une tâche facile. Il a bien sûr des atouts importants dans son jeu. Le nouveau gouvernement a pris deux décisions positives.

 

Premier point positif : le gouvernement a réuni sous une même personne les responsabilités des Affaires sociales et de la Santé publique. Fini les querelles stériles qu’on avait connues avec les Ministres Colla et De Galan ou, dans une moindre mesure, avec les Ministres Vandenbroucke et Alvoet puis Tavernier. Il est très difficile par exemple que l’un, Ministre de la Santé publique, décide des normes dans les hôpitaux, qu’un autre, Ministre des Affaires sociales devra prendre en charge dans son budget. Cela avait retardé de nombreux dossiers.

Avec le Ministre Colla, surtout nous avons connu une inflation de normes coûteuses et mal répercutées dans les budgets. Il en était aussi ressorti un brouillage considérable dans les relations avec les divers acteurs de la santé qui se trouvaient devoir négocier avec deux interlocuteurs pas toujours sur la même longueur d’onde.

L’adjonction d’un secrétariat d’État à la Famille et aux personnes handicapées attribué à Madame Simonis pose beaucoup moins de problèmes. Au contraire, on peut espérer que cette responsabilité clairement identifiée permettra de donner une impulsion nouvelle à la politique fédérale des personnes handicapées. Nous pensons aussi aux nombreux retards de l’administration qu’il faudra résorber en donnant à celle-ci les moyens suffisants. Madame Simonis connaît bien le secteur et est certainement sensible aux difficultés sociales engendrées par les délais excessifs de traitement de dossiers.

Les hôpitaux, de nombreux prestataires, les responsables de la Santé publique, de l’INAMI et des Mutuelles attendent de cette meilleure organisation fonctionnelle un sérieux nettoyage et une meilleure cohérence dans toutes les normes. Inutile d’ajouter que cela ne peut être envisagé que dans le sens d’une simplification et d’une plus grande clarté de l’ensemble. Je crois aussi qu’il est possible dans certains cas de réaliser des économies sans nuire aucunement à la qualité. L’inflation de normes a parfois, paradoxalement, engendré de coûteux effets pervers qui n’ont pas augmenté la qualité des soins.

 

La croissance du budget

La seconde décision positive du nouveau gouvernement concerne le budget. Dans mon précédent éditorial (En Marche du 5 juin 2003), j’écrivais qu’après les promesses électorales en matière de santé et assurance maladie, il fallait maintenant inscrire ces promesses dans les faits. Reconnaissons qu’en octroyant au budget des soins de santé une croissance de 4,5% l’an, la décision du nouveau gouvernement respecte les promesses formulées avant les élections. Conscient de l’importance de la santé pour la population, une priorité a été donnée au maintien d’une assurance maladie généralisée et solidaire. Nous pouvons nous en réjouir.

Cela ne sera certes pas simple. Il faudra concrétiser ces promesses budgétaires et maintenir une pression forte pour empêcher les dépenses inutiles. Dans les pays qui nous entourent, tous les gouvernements, en France, en Allemagne, en Hollande, se battent avec des croissances de dépenses considérables. Un bon budget chez nous ne pourra endormir notre vigilance.

 

Concertation et décision

Le Ministre Demotte est un homme de dialogue et de concertation. Les acteurs du secteur ne s’en plaindront pas car ce n’était pas le point fort de son prédécesseur. Une des valeurs structurelles de notre système d’assurance maladie est précisément une certaine façon d’associer aux décisions les divers acteurs du système.

Mais il ne faut pas oublier qu’il peut aussi il y avoir chez ces acteurs des corporatismes et des positions conservatrices paralysantes. L’équilibre entre concertation et décision n’est pas simple dans notre pays, petit mais complexe. En outre, quand des décisions déplaisent ou contrecarrent certains intérêts particuliers, il n’est pas rare de voir s’allumer directement un brûlot de type communautaire, ce qui est souvent un moyen de bloquer une décision que l’on veut contester.

 

Le chantier de l’assurance maladie s’ouvre sous de bons auspices pour la nouvelle législature. Mais on ne peut oublier le contexte économique général et le fort ralentissement de la croissance qui rendront la tâche très difficile.

 

 

Édouard Descampe

Secrétaire Général