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Éditorial (20 mars 2003)

Pour une politique globale de la santé

Les inégalités face à la santé sont grandes. Elles ne disparaîtront pas si les soins deviennent gratuits. Améliorer la santé de tous implique des politiques multiples et transversales. Au moment où les programmes des partis vont être imprimés, il est bon de rappeler ces “évidences”.

 

On peut lire également :

“Les Belges misent sur la prévention”

Enquête sur “La santé des belges”

 

Les résultats de l’enquête sur la santé des Belges menée en 2001 ne laissent pas de doute : nous ne sommes pas égaux face à la maladie, à la santé.

 

Des inégalités bien réelles

 

Lorsqu’on pose la question “Comment est votre état de santé général ?”, les personnes qui l’estiment très mauvais à moyen sont bien plus nombreuses parmi celles avec un faible niveau d’instruction ou de revenu. Ces personnes souffrent aussi de plus de troubles de santé mentale. De manière générale d’ailleurs, la consommation de somnifères, médicaments contre la dépression et autres tranquillisants a fortement augmenté entre 1997 et 2001.

Plus de personnes, parmi les classes socio-économiques faibles, sont atteintes d’handicap de mobilité, de limitations dans les activités de la vie quotidienne, de problèmes de vue, d’ouïe et de mastication.

Ces inégalités sociales face à la santé se marquent in fine par des écarts en termes d’espérance de vie. Les résultats de l’enquête sur la santé des Belges de 2001 confirment ceux de 1997: nous n’avons pas tous la même chance face à la maladie.

 

D’où viennent ces inégalités?

 

Les habitudes et les modes de vie ont une influence sur la santé, l’espérance de vie et la qualité de vie. En revanche, certains comportements nuisent à la santé : manque d’activités physiques, obésité, tabagisme, consommation d’alcool, alimentation déséquilibrée...

De manière générale, on constate que les populations moins favorisées cumulent les “mauvaises” habitudes, facteurs de risque pour la santé et/ou ne pratiquent pas assez les “bons” comportements.

Mais on constate aussi à travers d’autres études que les populations moins favorisées vivent dans des logements moins confortables, parfois insalubres, sont plus souvent au chômage, ont moins de contacts sociaux et de support social et sont confrontées à plus de problèmes environnementaux.

Les facteurs explicatifs de ces inégalités sont donc nombreux et les interactions multiples : une alimentation de qualité nécessite des moyens suffisants, les contacts sociaux sont liés à la satisfaction au travail, comprendre les messages de prévention demande plus d’éducation, une bonne hygiène de vie est liée à une perspective de vie “intéressante”. Il n’y a pas une seule et bonne solution. La responsabilisation individuelle doit être combinée avec des actions collectives.

 

Pour réduire les inégalités, la politique de santé doit être globale

 

Les inégalités socio-économiques face à la santé interpellent. Comment les réduire?

Bien sûr, il faut rendre les soins de santé plus accessibles et, comme démontré par l’étude des Mutualités Chrétiennes, augmenter le revenu de remplacement en cas d’incapacité de travail en particulier des ménages mono-parentaux. Mais les soins gratuits ne réduiront pas les sources d’ inégalités.

Les politiques menées dans les autres secteurs sont, sans aucun doute, plus déterminantes pour améliorer la santé de tous sur le long terme : la cohésion sociale, le logement, l’éducation, la mobilité, les transports publics, l’accès à la culture, l’aménagement du territoire … Autant de domaines où la collectivité doit mener une politique volontariste. En fait, le Ministre de la santé devrait exiger d’associer à chaque proposition de ses collègues une étude d’impact santé.

Il faut promouvoir les investissements dans notre capital social de manière à renforcer la capacité de tous à faire face aux changements, aux aléas de la vie. Une société de paix, plus conviviale, produira des années de bonne santé pour tout le monde.

 

Au moment de la rédaction des programmes politiques, rappelons que les inégalités sociales face à la santé sont bien réelles et que seule une politique globale, intégrée agissant en amont sur l’éducation, la mobilité, les conditions de vie et de travail, améliorera la santé de tous.

 

On peut lire également : “Les Belges misent sur la prévention” Une large présentation de l’enquête sur “La santé des belges” (En marche - décembre 2002).

 

 

Jean Hermesse

Secrétaire National