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Éditorial (3 avril 2003)

 

De bons résultats budgétaires en 2002 et demain?

 

Nous avons pris connaissance ce lundi 31 mars des résultats 2002 de l’assurance maladie. Une fois n’est pas coutume : nous resterons à 226,7 millions d’euros (9,15 milliards de FB) en dessous du budget prévu de 14,135 milliards d’euros. Cela fait tout de même un résultat de 1,6 % en dessous du montant retenu pour 2002 et une croissance des dépenses qui se limite à 2,82 % par rapport à celles consenties en 2001.

 

Quelques commentaires sont à formuler concernant ces résultats qui contrastent avec le dépassement de 2001. Mais précisément, il apparaît que fin 2001, s’est produite une accélération des facturations et des comptabilisations en raison du basculement du franc belge vers l’euro. Beaucoup de prestataires (hôpitaux, pharmacies, etc…) et les mutuelles qui reçoivent leurs factures se sont empressés de régler encore le maximum en francs belges.

Le résultat fut une fin d’année 2001 très chargée et un début 2002 plus léger. Il ne faut pas oublier qu’une semaine de différences peut amener une variation de quelque 2 % c’est-à-dire 12.milliards de FB.

 

Il est donc difficile de conclure à une diminution subite des dépenses. On constate d’ailleurs que les deux derniers trimestres de 2002 connaissent un niveau élevé de dépenses. Si ces niveaux se maintiennent en 2003, le budget de l’année en cours ne sera pas trop large.

Cependant, il n’est pas exclu qu’au moment où la consommation des ménages baisse à cause des troubles internationaux, il en aille de même dans les soins de santé. C’est un phénomène qu’on a déjà connu par le passé.

 

Un résultat bienvenu

 

Nous savons que le ralentissement économique est considérable. Les recettes de l’assurance maladie proviennent en grande partie des cotisations sociales des travailleurs. Elles sont donc très sensibles à la conjoncture : rapidement de bonnes recettes quand cela va bien; rapidement une chute des recettes quand la conjoncture est basse, comme c’est le cas aujourd’hui. Le résultat 2002 est donc le bienvenu car il faut prendre en considération cette évolution économique. Et ce n’est certainement pas le moment de desserrer l’ensemble des mesures d’économies réalisées ou projetées notamment en ce qui concerne la responsabilisation des prestataires de soins.

 

Le sous-financement des hôpitaux

 

Un problème grave reste cependant à résoudre. Il y a quelques temps un groupe de travail avait établi un rapport sur le sous-financement des hôpitaux. Le chiffrage des résultats peut sans doute être discuté sur l’un ou l’autre point, mais la réalité reste présente et n’a pas été réglée par ce gouvernement. Ce grave sous-financement des hôpitaux se traduit par la facturation de toutes sortes de suppléments aux malades hospitalisés, parfois pour des montants très importants quand il s’agit de matériel médical coûteux, par exemple.

La prise en charge de ces coûts par le Màf (Maximum à facturer) ne règle pas tous les problèmes : tout le monde n’est pas concerné et tous les suppléments ne sont pas pris en compte, loin de là. Seule une petite partie des montants, pour une petite partie des malades, est prise en charge par le Màf. Tout le reste, c’est-à-dire la plus grande partie, doit être payé par les malades.

Les hôpitaux publics cherchent à en sortir en réclamant un financement supplémentaire pour assurer leur rôle social. Mais l’argument est fallacieux. Les chiffres montrent que le nombre de “cas sociaux” est aussi nombreux dans les hôpitaux du réseau associatif, et ce n’est pas la lourdeur des cas sociaux qui crée le déséquilibre. En réalité, tous les hôpitaux sont en difficulté pour équilibrer leurs finances.

 

Ce sera incontestablement un dossier dont le nouveau gouvernement devra s’occuper prioritairement car la situation devient insupportable pour de nombreux malades hospitalisés.

 

Edouard Descampe,
Secrétaire général