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Éditorial (2 janvier 2003)

Bonne année et bonne santé !

Que peut-on souhaiter de mieux en début 2003 qu'une bonne santé ! Tous les sondages d'opinion le montrent : la santé vient au premier rang des préoccupations de la population belge. C'est donc le bien le plus cher que nous souhaitons à tous nos membres de conserver le mieux possible pendant l'année 2003.

Nous ne pouvons oublier cependant tous ceux que la maladie ou un handicap ont déjà frappé. Pour eux, ces périodes de fêtes, surtout s'ils vivent isolés, sont de moments pénibles : il y a, non seulement l'hiver et ses journées courtes et froides, mais il y a surtout cette frénésie de plus en plus grande de consommation dont ils sont bien souvent exclus. Les périodes de fêtes peuvent aussi être vis-à-vis de ces personnes des moments de solidarité humaine forte, des moments où l'on se recentre alors sur des valeurs humaines fondamentales.

 

Victoire de la concertation sociale

La fin d'année a été marquée par de sérieuses victoires de la concertation sociale. Il y a eu l'accord interprofessionnel signé entre les patrons et les syndicats. Un accord interprofessionnel d'ensemble, même si son contenu est relativement limité, est malgré tout préférable à un renvoi pur et simple vers les négociations de secteurs. En effet, seul un accord interprofessionnel peut organiser une solidarité générale entre les secteurs. Et l'on sait qu'il y a des secteurs qui peuvent "donner plus" à leurs travailleurs et d'autres qui ne le peuvent pas.

Il y a eu ensuite, dans le domaine de la santé un accord médico-mutuelliste signé in extremis à la veille de Noël. Comme on a pu le lire dans les journaux, cet accord prévoit une sérieuse revalorisation des actes intellectuels et notamment des visites et consultations des médecins généralistes. De mémoire de mutuelliste, je n'ai jamais connu une telle augmentation. En effet, la visite du généraliste à domicile passera de 20,45 euros au 31.12.02 à 25 euros au 01.10.03, soit une augmentation de 22 %. J'avoue d'ailleurs ne pas bien comprendre la réaction persistante de mécontentement de certains généralistes heureusement en nombre limité qui estimaient encore cette hausse insuffisante.

Il est vrai que cette hausse se justifiait aussi par un nécessaire rattrapage après quelques années de stagnation. Il est vrai aussi qu'il y avait eu un emballement dangereux des attentes. On peut espérer que les choses se calment rapidement et que l'on mesurera aussi la modération dont ont fait preuve dans la négociation les spécialistes. Ils ont accepté, en effet, une réduction de l'indexation des actes techniques pour financer l'augmentation des actes intellectuels sans déborder de l'enveloppe budgétaire fixée.

 

Solidarité courte et solidarité longue

Dans les autres secteurs des soins de santé, des conventions ont aussi pu être signées : avec les dentistes, avec les infirmières, les maisons de repos et de soins, les logopèdes etc … Tout cela indique les vertus d'un système de concertation car, s'il y a accords et conventions, cela veut dire aussi pour les malades une sécurité tarifaire. En effet, les honoraires et prix ont pu être fixés de commun accord avec les prestataires concernés qui respectent plus aisément un tarif qu'ils ont accepté.

Cela fut rendu possible par deux facteurs : d'une part, la perspective en 2002 que le budget de l'année sera respecté dans son ensemble. Sans dépassement, il n'y a pas lieu d'exiger des efforts supplémentaires. D'autre part, dans ses arbitrages budgétaires, le gouvernement a accordé au secteur santé une croissance de 6,5 %. Il a été sensible à l'importance de la santé pour les citoyens, ce que j'évoquais en commençant, et aux graves problèmes rencontrés par les malades pour financer leurs soins. Rappelons que 15 % de la population concentrent 80 % des remboursements de l'assurance maladie mais aussi 60 % des tickets modérateurs et 94 % des suppléments.

J'entendais au moment d'écrire ces lignes, un directeur de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) déclarer que les patrons regrettaient qu'un effort supplémentaire de réduction des charges sociales n'avait pas été réalisé par le gouvernement. Je suppose qu'il ne lui a pas échappé que ces charges sociales financent collectivement, entre autres, les soins de santé des personnes malades et particulièrement des malades chroniques qui font la grande part de ces 15 % dont question ci-dessus. Sans charges sociales, cela n'est pas possible.

 

Cette solidarité longue organisée par la sécurité sociale est évidemment aussi importante que la solidarité courte et directe que je suggérais de manifester aux personnes malades en ces périodes de fête.

Edouard Descampe

Sécrétaire Général