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Éditorial (19 avril 2001)

Le bien-être pour tous

Le dimanche 20 mai après-midi, syndicats, mutuelles et d’autres organisations sociales, manifesteront ensemble à Bruxelles en faveur de la sécurité sociale.

Nous sortons d’une période de grandes restrictions budgétaires. Et nous constatons que depuis le début des années 80 le décalage entre l’évolution des revenus des travailleurs et les allocations sociales n’a cessé de se creuser.

Ainsi, par exemple, l’indemnité d’invalidité moyenne d’un invalide de mutuelle s’élevait à 44 % du salaire de référence en 1980. Aujourd’hui, avec 32.354 frs de moyenne, l’indemnité des 175.000 invalides ne représente plus que 33 % du salaire perdu.

Au fil des ans, le fossé s’est creusé et il n’existe pas chez nous, comme en Allemagne ou en Hollande, un système d’adaptation automatique à l’évolution de la moyenne des salaires. Par le jeu des plafonds non adaptés, la référence au salaire perdu se dégrade sans cesse.

Pendant ces dernières années pourtant la situation économique s’est sensiblement améliorée. Le chômage a reculé considérablement pour revenir à 10 % de la population active. Le marché du travail se tend et cela introduit une pression à la hausse des salaires. Mais les allocations sociales font figure de parents pauvres et n’ont pas suivi l’évolution.

En Belgique, le salaire moyen a augmenté de 31% ces dix dernières années. Dans le même temps, la moyenne des allocations d’invalidité a augmenté de 18 % c’est-à-dire moins que la simple indexation.

Nous avons le sentiment que les marges budgétaires qui resteront disponibles risquent d’être affectées en priorité à la diminution des impôts. Les priorités fiscales pourraient prendre le pas sur les priorités sociales d’autant plus que le contexte budgétaire n’est pas aussi florissant qu’il n’y paraissait il y a quelques mois et que donc les arbitrages seront plus pénibles.

La manifestation annoncée le 20 mai, et à laquelle nous vous invitons à participer nombreux, vise précisément à rééquilibrer les efforts et à ne pas laisser sur la touche le million de personnes, malades, invalides, pensionnés, chômeurs handicapés, minimexés, concernés directement par les allocations sociales.

La revendication d’un rattrapage immédiat de 3 % pour toutes les allocations ainsi qu’un relèvement des minima sera le premier pas indispensable à franchir. Au vu de l’évolution de ces dernières années cela n’est certes pas exagéré.

Assez curieusement, la croissance en partie retrouvée, les progrès de l’Europe et de la mondialisation sont sans incidence dans le domaine social. Au contraire, nous assistons à une dégradation des allocations relativement aux salaires. Et sur un autre plan, les travailleurs sont de plus en plus souvent confrontés à des fermetures brutales d’entreprise comme si le social devait céder le pas à l’économique.

Seules des réactions collectives et organisées permettront de rééquilibrer les évolutions en faveur du social.

Edouard Descampe, Secrétaire général