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Assemblée générale (7 novembre 2002)  

 

La mutualité chrétienne réaffirme

son identité

 

Le samedi 26 octobre dernier, l’Alliance nationale des mutualités chrétiennes a tenu son assemblée générale annuelle. Dans son discours de clôture, le Président Marc Justaert a commenté l’actualité en soins de santé. Il a également présenté les principaux défis que la mutualité aura à relever en 2003. En voici de larges extraits.

 

Pour les soins de santé, le gouvernement prévoit un budget de 15,34 milliards d’euros en 2003. C’est nettement plus que la stricte application de la norme de croissance de 2,5 % par rapport au budget de 2002. Le gouvernement a donc fourni un sérieux effort. Toutefois, le montant retenu est de 200 millions d’euros inférieur à ce que les mutualités et l’INAMI avaient estimé comme budget réaliste.

En 2003, davantage de moyens sont prévus pour le remboursement des implants et des aides techniques médicales, ainsi que pour le secteur des maisons de repos et la revalorisation des prestations intellectuelles. Toutefois, les moyens supplémentaires prévus pour le financement des hôpitaux et des médicaments sont insuffisants.

Quant aux médecins, ils sont très insatisfaits du budget 2003. Les moyens supplémentaires prévus sont loin d’être suffisants pour augmenter les honoraires de consultations et de visites.

 

Les invalides oubliés

Nous sommes franchement déçus du manque de mesures dans le domaine des indemnités d’invalidité. Alors que les pensions minimales seront fortement majorées à partir du 1er avril 2003, il n’en sera pas de même pour les indemnités minimales d’invalidité, alors que ces deux montants étaient auparavant toujours liés.

Notre revendication consistant à augmenter le revenu autorisé du conjoint d’un invalide chef de ménage est également restée sans réponse. Quant à la promesse d’augmenter le pourcentage d’indemnisation des isolés invalides de 45 à 50% du salaire perdu, la communication gouvernementale ne l’aborde même pas.

 

Des soins de santé accessibles

Si nous demandons un budget suffisant dans le secteur des soins de santé, c’est pour que ceux-ci soient accessibles à tous et que la couverture soit aussi large que possible. Le sous-financement des hôpitaux se répercute sur le patient. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les assurances hospitalisation ont de plus en plus de succès.

Pour nous, les soins de santé sont et restent une mission sociale dont le coût doit être réparti dans l’ensemble de la population. 80% des dépenses sont consentis pour 20% des assurés, c’est à dire pour ceux qui ont besoin de soins. Moins les dépenses seront financées de manière solidaire, plus ces 20% d’assurés devront payer de leur poche.

On peut bien entendu s’assurer de manière complémentaire contre ce risque, mais pour ceux dont les revenus sont les plus faibles, les invalides, les chômeurs de longue durée, … ces assurances complémentaires ne sont pas évidentes. Un invalide qui a besoin de nombreux soins médicaux est dès lors de plus en plus fragilisé dans un système de soins de santé privatisé.

La forte augmentation des dépenses n’est pas un phénomène dont il faut avoir honte et ce n’est pas non plus une maladie “belge”. Au contraire, la plupart de nos pays voisins connaissent également une forte augmentation des dépenses, précisément pour les mêmes raisons que les nôtres, à savoir la forte évolution de la technologie médicale, le vieillissement de la population, la nécessité de mieux rémunérer le personnel soignant et les exigences croissantes de qualité du consommateur.

Il existe naturellement des abus contre lesquels on lutte, mais il est évident que la suppression de ces abus ne va pas rapporter des milliards.

Prévoir un budget suffisant pour l’assurance maladie constitue un choix politique et social, comme la mise à disposition gratuite des transports publics aux personnes de plus de soixante ans, la suppression de la radio télé redevance et la réduction des impôts sont basés sur un choix politique.

Constatant que plusieurs partis politique, à la lumière des élections parlementaires, avancent comme priorité les soins de santé, nous caressons l’espoir qu’un financement suffisant pour des soins de santé accessibles constituera le sujet principal d’un prochain accord gouvernemental.

 

La mutualité, gestionnaire de l’assurance maladie

Notre mission principale est bien évidemment d’exécuter correctement et sérieusement l’assurance maladie obligatoire. A ce propos, à partir de 2003, et plus encore qu’auparavant, une partie des frais d’administration que nous recevons de l’INAMI pour ce faire dépendra d’une série de critères de bonne gestion comme la transmission des données comptables et statistiques, l’exécution des contrôles médicaux et administratifs requis, etc. Nous devons faire tout ce qui est dans nos moyens pour être les meilleurs.

Nous avons également le souci constant d’offrir un service fiable et de qualité aux membres et remplir au mieux notre rôle de conseiller. En 2003, nous continuerons de travailler au projet “Coordination des Relations avec le Membre”, cet outil permettant de mieux suivre les demandes et les signaux des affiliés, de prendre plus facilement des initiatives dans leur intérêt. Alors qu’auparavant, les membres venaient massivement dans nos secrétariats et points de paiement, nous devons de plus en plus aller vers eux.

 

Des services et assurances sans but lucratif

Un autre défi concerne notre rôle d’assureur social.

Le tribunal de commerce a prononcé un jugement important dans la procédure lancée par différentes compagnies d’assurance contre nos assurances hospitalisation. Pour le tribunal, tant les assurances hospitalisation solidaires que facultatives organisées par les mutualités chrétiennes ne sont pas des activités commerciales car les mutualités ne visent pas la réalisation de profits. Nous avons toujours considéré pour notre part que les mutualités ont un rôle à jouer en tant qu’assureurs sociaux pouvant offrir des produits d’assurance complémentaire sans but lucratif à leur affiliés, tant dans le domaine de la maladie et de l’invalidité que dans celui de la prévention et du bien-être.

 

Un mouvement social

Outre notre rôle en tant qu’organisation, en tant que gestionnaire et exécutant de l’assurance maladie obligatoire, nous voulons être et rester un mouvement social.

Nous souhaitons faire partie de la société civile au sein de laquelle les problèmes quotidiens des affiliés peuvent être débattus et traduits en questions et propositions politiques. Cette méthode a permis par le passé d’imposer de nombreuses mesures sociales et constitue la meilleure voie pour faire entendre nos affiliés, ainsi que les malades et handicapés. Les groupes de référence des malades chroniques ont d’ailleurs été constitués dans nos mutualités dans ce sens.

Je tiens d’ailleurs à remercier du fond du cœur tous les bénévoles de notre organisation, tant ceux des comités locaux que ceux du mouvement. Tous ensemble, au sein de la mutualité chrétienne, nous tentons de remplir une mission sociale importante qui vaut vraiment la peine que l’on s’implique.

 

Une identité chrétienne

Enfin, le denier défi auquel nous sommes de plus en plus confrontés en tant que mutualité chrétienne est celui de notre propre identité.

D’aucuns nous demandent si nous ne ferions pas mieux de laisser tomber le ‘C’. Ma réponse est clairement non. La principale donnée qui nous caractérise et qui nous différencie immédiatement des autres est que notre enthousiasme est inspiré par des valeurs, principalement la solidarité, le respect de la personne humaine, l’attention pour les plus faibles, l’amour de notre prochain. Des valeurs sur lesquelles nous basons notre foi chrétienne dans la société d’aujourd’hui.

Abandonner sa propre identité n’apporte aucune plus-value, aucune garantie de succès et ne constitue pas un levier en vue d’atteindre une image moderne, progressive ou qui inspire davantage la confiance.

 

La force de la mutualité chrétienne repose sur un service aux membres de haute qualité, sur le renforcement de son rôle dans l’assurance maladie obligatoire et dans les avantages et services complémentaires et non sur un changement ou une perte d’identité.

 

Marc Justaert, Président