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Éditorial ( 7 décembre 2000) Mutualité et progrès social L’assurance hospitalisation solidaire, lancée par les Mutualités Chrétiennes, ne laisse personne indifférent. Assureurs privés, gouvernement, syndicats et médecins sont obligés de se positionner. Ils analysent, critiquent,se défendent, font des promesses. En attendant, loin des beaux discours et des belles théories, les patients, eux, apprécient l’efficacité concrète d’une assurance qui vise à garantir l’accès à des soins de qualité pour tous. L es gens avaient peine à y croire : pour 115 F par mois par famille, couvrir tous les frais d’hospitalisation qui dépassent 10.000 F en chambre commune et à deux lits, sans limite ni en francs, ni en âge, ni en temps, sans période de stage et sans exclusion. C’est incroyable ! C’était le message fort lancé en octobre 1999. Un an plus tard, plus de 25.000 patients ont bénéficié de cette couverture. Beaucoup de gens n’en reviennent pas et font part de leur satisfaction. La réaction des assureurs privés ne s’est pas fait attendre . Ils nous ont attaqués en justice pour concurrence déloyale. C’est vrai que notre assurance solidaire est moins chère et plus accessible. La procédure judiciaire est toujours en cours. Sur le fond, le service n’a pas été mis en cause. La cour d’arbitrage, saisie sur une question relative au statut des mutualités, se prononcera au cours de l’année 2001. Mais, bien plus fondamentalement, par ce projet, les Mutualités Chrétiennes montrent que les organisations sociales contribuent au progrès social de notre société. La mutualité interpelle la société sur la solidarité Par l’assurance hospitalisation solidaire, nous avons montré qu’il est plus efficace d’assurer les soins hospitaliers par une assurance complémentaire obligatoire solidaire plutôt que par des assurances privées sélectives. C’est pourquoi, nous avons proposé d’intégrer un budget de 3 milliards dans le budget global de l’assurance maladie obligatoire. Le ministre et les partenaires sociaux n’ont pas retenu notre proposition. Nous continuerons cependant à revendiquer que notre couverture solidaire bénéficie à toute la population au sein de l’assurance maladie obligatoire. Par l’assurance hospitalisation solidaire, nous avons montré que les accords d’entreprises qui prévoient une couverture hospitalisation pour les travailleurs minent l’assurance maladie obligatoire. Les actifs mieux couverts dans ces entreprises sont moins enclins à participer à un système solidaire absolument vital pour les personnes âgées, les invalides, les malades, les inactifs... Les syndicats, en favorisant une solidarité d’entreprise à la carte, risquent d’accentuer le détricotage des systèmes solidaires. C’est pourquoi, nous proposerons des formules qui ne discriminent pas entre actifs et inactifs et renforcent au contraire la solidarité. Des membres informés et conscientisés Le projet d’assurance hospitalisation solidaire n’est pas qu’un projet financier. L’accès à des soins de qualité est aussi important. C’est pourquoi, dès le début, nous avons proposé aux hôpitaux un partenariat sur une base volontaire qui porte entre autres sur l’évaluation de la qualité et le respect des tarifs. Les membres contribuent à la réussite de ce partenariat en y participant de manière active. Pour ce faire, nous les informons de manière permanente sur les enjeux du projet et sur les accords avec les hôpitaux partenaires. Ainsi, les membres de la mutualité prennent conscience qu’une bonne assurance ne se résume pas qu’à la couverture financière. Nous avons tous intérêt à ce que les soins remboursés soient de qualité et avec des tarifs corrects et raisonnables. C’est pourquoi, nous avons investi dans une équipe médicale chargée spécifiquement de mettre en oeuvre, avec les médecins des hôpitaux partenaires, des projets visant l’amélioration de la qualité des soins. En 2001, nous proposerons de nouveaux services aux hôpitaux partenaires. Membres, prestataires et mutualités “gagnent” tous dans un tel partenariat. A l’écoute des gens La mutualité est une organisation sociale où la démocratie et la participation active des membres sont essentielles. Elle est à l’écoute et proche des gens, à travers les multiples mouvements socio-éducatifs ; l’Association Chrétienne des Invalides et Handicapés, Jeunesse et Santé, l’Aide aux Malades, l’Union Chrétienne des Pensionnés. L’assurance hospitalisation solidaire est une réponse aux besoins exprimés par nos membres. A leur tour, les bénévoles, les malades, les handicapés, par leur engagement dans les mouvements et leur témoignage, rappellent concrètement à chacun la valeur d’un projet solidaire. Les mutualités et les assurances commerciales ne sont pas comparables. Nos
missions et nos pratiques sont profondément différentes. Nous n’avons pas d’actionnaires,
mais des membres et des patients.
Secrétaire national ( 7 décembre 2000) |