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Échos de l'actualité sociale et de la santé (8 janvier 2015)


© Ph Turpin BELPRESS

Policiers, les nouveaux éducateurs ?

Inviter les policiers à pénétrer dans l'école pour y mener une fouille "antidrogues" : un phénomène en hausse. Infor drogues et la Ligue des droits de l'Homme s'en offusquent et appellent à un débat sur la méthode.

Novembre 2011, dans une école secondaire du Brabant flamand, 23 inspecteurs et quatre chiens font irruption dans l'établissement pour contrôler la détention de drogues par les élèves. Individus fouillés, téléphones examinés, effets personnels reniflés par les chiens et… étudiants bouleversés. Qu'est-ce qui permet ces "descentes" dans les écoles ? La circulaire ministérielle "PLP41" qui, adoptée en 2006 dans l'émoi provoqué par le meurtre de Joe Van Holsbeek à la gare centrale de Bruxelles, faisait de la police un partenaire privilégié de l'école pour éradiquer, notamment, violence et faits de drogues.

Dans une brochure éditée récemment, Infor drogues et la Ligue des droits de l'Homme questionnent la légalité de la démarche, son impact et ses alternatives. D'autant que le phénomène est en hausse : 64 descentes en 2007, 157 en 2012. La consommation de drogues le justifie-t-elle ? Les récents résultats d'une enquête semblent au contraire indiquer une stagnation, voire un tassement du nombre d'élèves consommant du cannabis. 8,5% des élèves de 12 à 20 ans en consommaient chaque semaine en 2002 contre 4,9 en 2010. De plus, les saisies sont maigres : environ 2,9 grammes de substances illégales par action.

Les arguments de répression et de prévention avancés par les directions pour justifier ces opérations laissent perplexes les deux associations. Répression d'abord… Si la sévérité de la loi "drogue" ne parvient pas à mettre un terme à la consommation en société, "pourquoi y arriverait-elle à l'école ?", se questionnent-elles. La prévention, qui se pare du manteau de la peur, n'a que peu de chances d'aboutir. Les jeunes qui la subissent consommeraient d'ailleurs davantage que ceux invités dans une approche éducative centrée sur les produits ou, plus efficace, celle centrée sur les personnes et leurs réalités.

Reste que des alternatives moins traumatisantes sont offertes aux équipes pédagogiques, rappellent les rédacteurs de la brochure. Comme la sensibilisation aux assuétudes à l'aide d'outils spécifiques ou en collaboration avec des associations spécialisées dans la promotion de la santé, les centres PMS… Bref, des projets centrés sur l’éducation et non sur la substitution des équipes éducatives par les forces de police.

//MaC

>> Plus d'infos : 02/227.52.65 • www.infordrogues.be

© Image Source Reporters

Les AVC bientôt mieux traités

Les accidents vasculaires cérébraux sont une des causes majeures de handicap et de dépendance. Un nouveau type de traitement pourrait en éviter les séquelles dans bon nombre de situations.

Chaque année, en Belgique, près de 20.000 personnes sont frappées par un accident vasculaire cérébral (AVC). La plupart de ces drames sont provoqués par un caillot de sang qui bouche les artères du cerveau. Tous les AVC ne sont pas mortels, mais ils peuvent entraîner des séquelles très sévères en termes de locomotion, d'expression, de capacités cognitives, etc. De là l'importance de toute nouveauté pour son traitement.

Une étude parue récemment dans le New England Journal of Medecine, menée par des médecins néerlandais auprès de 500 patients, traduit un progrès important. Elle démontre en effet l'efficacité d'une nouvelle méthode destinée à réduire à néant le caillot qui empêche le sang d'oxygéner le cerveau. Elle consiste à introduire un petit cathéter (tuyau) dans l'aine du patient, permettant de "remonter" jusqu'à l'artère bloquée par le caillot. Le médecin déploie ensuite une sorte de petit grillage – ou filet – qui permet de capturer le caillot et de le faire sortir de l'organisme. Cette méthode, dite thrombectomie mécanique, présente l'avantage de pouvoir être pratiquée en complément ou en remplacement de l'approche classique (dite chimique), qui consiste à dissoudre le sang coagulé via une injection. Elle peut aussi intervenir plus tard après l'accident cérébral (jusqu'à six heures au lieu de trois), ce qui diminue sensiblement les risques de séquelles.

Non remboursée, ce genre d'intervention coûte toutefois très cher : 7.000 à 8.000 euros. Elle pose une nouvelle fois la question de la disproportion entre le prix actuel auquel de tels dispositifs sont vendus et leurs bienfaits pour les patients. En effet, le poids financier des traitements et revalidations après un AVC (outre l'impact humain) est considérable.

Seule une poignée d'hôpitaux, en Belgique, pratique la thrombectomie ou s'apprête à le faire actuellement. Ce genre d'avancée n'empêche pas de rappeler que la grande majorité des gens confrontés aux symptômes annonciateurs d'un AVC (un membre paralysé, une élocution laborieuse, un trouble de la vue, une bouche déformée…) tardent à réagir vu l'absence de douleur. À chaque minute qui passe, deux millions de neurones sont pourtant "grillés"…

//PhL

© L'autre lieu

Folie n’est pas synonyme de violence

Celui qui souffre de troubles psychiatriques est souvent considéré à la fois comme vulnérable (à protéger contre lui-même) et dangereux (nécessitant de protéger la société). L'ASBL L'autre "lieu" nous invite à déconstruire ce paradoxe et changer notre regard sur la folie, la dangerosité et la protection.

"Je ne suis pas gêné de dire que j'ai déjà été hospitalisé en psychiatrie. Mais je ne vais jamais en parler directement. Peut-être que des gens croient encore que ça s'attrape", explique Bruno. "Je suis toujours dans l’idée que je vais être agressée. Et comme je ne sais pas me défendre, ça me stresse. J’ai l’impression que les gens sentent ma fragilité et vont immanquablement me faire souffrir", confie Sarah. "Pour moi, la violence se situe clairement au niveau de ce que les patients subissent. Les malades mentaux ne sont pas plus violents en moyenne que la population générale. Mais ils sont trente fois plus souvent victimes de violences physiques, voire d'autres formes beaucoup plus subtiles de violence", assure Frédérique. "Soigner, protéger, c'est aussi créer, inventer, porter et se laisser porter, accompagner. C'est aussi accepter que la violence, la souffrance et la destruction participent de ça. Sans les laisser tout envahir", estime Mounia.

Ces quelques paroles parmi d'autres sont extraites du documentaire sonore réalisé par l'Autre "lieu", une ASBL qui s'intéresse aux liens entre santé mentale et société. "L'association des troubles mentaux à la violence est courante dans les représentations sociales", constate-t-elle. Un ensemble de discours et projets politiques tend en effet à attribuer une dangerosité aux "fous" et à imputer à un désordre mental toute violence jugée "anormale", renvoyant alors son auteur vers une prise en charge psychiatrique. Il n'y a pourtant de danger qu'en situation. "Pour éviter le déni autant que la généralisation abusive, abstenons- nous de penser en termes de 'tout ou rien', que cela porte sur les jeunes des banlieues, les étrangers ou les malades mentaux", conseille l'Autre "lieu". Elle met aussi en garde contre les réflexes sécuritaires, au nom d’une dangerosité potentielle : davantage de surveillance des patients, de chambres d’isolement, de contrôles par caméra, etc.

Il faut aussi éviter, plaide l'association, de faire de la psychiatrie une discipline uniquement prédictive, mécanique, canalisante, détournée de la souffrance humaine. Plutôt que de disserter sur le sujet, l'Autre 'lieu" a préféré tendre son micro à ceux dont la société cherche à se protéger et à protéger contre eux-mêmes, et aussi à ceux qui les soignent. Leur parole permet de nous interroger sur les ressorts culturels de la dangerosité et la façon dont la folie est accueillie au sein de la société.

//JD

>> Plus d'infos : Protections, documentaire sonore (49 min.) et recueil photographique réalisés par l’Autre "lieu" • 2014 • Le CD/écrin photo est disponible gratuitement • 02/230.62.60 • www.autrelieu.be

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