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Échos de l'actualité sociale et de la santé (19 décembre 2013)


© Alodgî

Maladies mentales : la pièce manquante

Souffrir d’une maladie mentale et occuper son propre logement en autonomie n’est pas incompatible. En inaugurant son premier habitat inspiré du “Community Land Trust”, la Fondation Alodgî en fait la puissante démonstration en terres brabançonnes.

Joie, fierté et enthousiasme. Tel était le trio de sentiments qu’on pouvait lire sur les visages et sentir dans les paroles, l’autre jour, à Mousty (Ottignies), dans le Brabant wallon, chez les responsables de la Fondation Alodgî. Après quatre ans d’effort, une poignée de familles regroupées au sein de l’ASBL Similes, rejointes par des professionnels spécialisés dans la maladie mentale, ont réussi à mettre sur pied un type d’hébergement tout à fait original, basé sur le modèle du Community Land Trust.

A l’origine, un constat : loger dans la durée des personnes frappées par une maladie mentale chronique stabilisée relève du parcours de combattant. L’hôpital psychiatrique n’est pas (ou plus) leur place. Quant au marché immobilier classique, il est devenu, particulièrement en BW, très difficile d’accès. L’idée a donc germé de mettre sur pied un habitat collectif (dans le centre de Mousty) mais divisé en onze logements individuels. Un vrai lieu de vie, dont chaque résident possède la clef et où aucun soin n’est dispensé, ceux-ci allant se chercher à l’extérieur.

Un ancien bâtiment a été acheté puis rénové. Parmi les fondateurs, la Mutualité chrétienne, mais aussi la Clinique Saint-Pierre d’Ottignies et l’ASBL de patients-usagers Psytoyens. La structure Community Land Trust n’a d’autre but que de faciliter l’accessibilité financière au logement, en distinguant la propriété foncière de la propriété du bâti. En cas de revente par l’un des propriétaires, la plus-value est captée par la Fondation privée Alodgî afin de conserver cette accessibilité pour de nouveaux occupants.

Le mode de gestion est participatif et la volonté de la Fondation, comme celle des occupants (psychotiques, schizophrènes… – ils viennent tout juste d’entrer dans leurs murs), est de nouer un maximum de liens avec la “cité”, notamment le quartier direct. L’initiative, à laquelle sont associées l’Agence immobilière sociale locale et la SAW-B, a déjà moissonné une kyrielle de prix pour son originalité et, surtout, son utilité sociale. Réflexion de M., 52 ans, le jour de la présentation officielle: “Pour la première fois de ma vie, je découvre c’est qu’est… dormir en paix”.

//PhL

>> Fondation Alodgî • rue des Fusillés, 20 à 1340 Ottignies • 010/43.50.10

© Philippe Turpin/BELPRESS

Consommation : “J’veux bien mais, mais je n’peux point”

Une étude semble indiquer que le Belge est plutôt ouvert à l’idée d’agir en faveur de la biodiversité. Mais faute d’informations suffisantes, il semble plutôt désemparé lorsqu’il veut passer à l’acte.

Plus de quatre Belges sur dix pensent que la fabrication des jeans n’a rien à voir avec la biodiversité (malgré l’importance du coton dans leur fabrication). Mais quasiment huit Belges sur dix estiment que les forêts tropicales font bel et bien partie de celle-ci. Ces deux chiffres, parmi bien d’autres, sont issus d’une étude commanditée par le SPF fédéral Environnement et Santé publique, sur le degré de connaissance de la biodiversité par la population belge.

Avec d’autres recherches et divers ateliers, cette étude a pour objectif d’améliorer la connaissance, mais aussi de favoriser l’engagement concret en faveur de ce qui fait la biodiversité : la faune, la flore, également – et c’est souvent oublié – la diversité génétique. La Belgique doit, en effet, respecter divers traités internationaux en la matière. Ne fût-ce que parce que, selon les Nations unies, 40% de l’économie mondiale repose sur des produits ou des processus biologiques. A eux seuls, 60% des produits anticancéreux et anti-infectieux sont d’origine naturelle.

Il en ressort, globalement, que le Belge a une perception relativement correcte de la biodiversité, mais qu’il a du mal à agir en sa faveur, malgré de bonnes dispositions en la matière. Certes, il fait plutôt attention aux labels (59% sur les produits alimentaires, 45% seulement pour les cosmétiques), auxquels il accorde pas mal de crédit (60%). Mais il regrette que la consommation responsable lui coûte plus cher et qu’elle lui soit trop souvent imposée, là où il voudrait agir librement. Il estime aussi être insuffisamment informé et souhaiterait l’être davantage par la TV (information et reportages) ou par la formation (à l’école ou en entreprise). Curieusement, pas par le Net… Autre élément, peu de Belges semblent réaliser que l’investissement de leur épargne dans des banques et des fonds “verts” peut, certes indirectement, contribuer à la sauvegarde de la biodiversité.

//PhL

>> Plus d’infos : étude complète “Quel(s) marché(s) pour la biodiversité disponible sur www.environnement.belgique.be - Infos au SPF Environnement : 02/524.97.97

© Nicolas Le Querré/BELPRESS

Du poisson au réveillon, vraiment ?

Au menu des fêtes, ni raie, ni requin, ni loup de mer, ni thon rouge ! D’autres poissons sont préférables si l’on veut protéger les océans et leurs ressources. Et encore : à certaines conditions... Un guide du WWF aide à y voir plus clair.

Au cours des trente dernières années, les prises mondiales de cabillaud ont dégringolé de 70%. Ce poisson, lorsqu’il est consommé en Belgique, provient de plus en plus d’Irlande, voire de Russie. Ce n’est pas la seule espèce dont les stocks s’effondrent, en raison de pressions de capture de plus en plus lourdes, tant le long des côtes du monde entier qu’en haute mer. Ainsi, selon la FAO, plus de trois quart des espèces pêchées sont désormais en péril.

Que faire ? Une récente réforme de la politique européenne de la pêche a accouché de quotas de capture plus contraignants. C’est un premier pas… Mais le consommateur peut lui aussi agir. En se rabattant sur la consommation de poissons d’élevage? Pas si sûr… Car les poissons nés dans les “fermes” maritimes sont souvent nourris par des farines et de l’huile de poisson, elles-mêmes obtenues à partir de petits poissons retenus par les filets, et déclarées impropres à une consommation directe. Sans parler des antibiotiques utilisés dans ces élevages à forte concentration d’animaux (par exemple de saumons).

Pour tenter de s’y retrouver, le WWF publie un guide des espèces de poissons et crustacés consommables sans trop de scrupules environnementaux. Soit parce que les stocks sont encore suffisants, soit parce que les espèces retenues ont été pêchées (voire élevées) selon des techniques spécifiques, désormais labellisées “MSC” (poissons sauvages) ou – un label encore rare – “ASC” (poissons d’aquaculture). Le guide ne dit rien sur le prix (parfois très élevé) du poisson, ni sur les concentrations de métaux lourds présentes chez les espèces situées en haut des chaînes alimentaires. Mais, chargeable sur smartphone ou tablette, il a l’avantage de constituer un outil pratique pour guider les achats de fin d’année. Voire bien après les fêtes, s’il est régulièrement mis à jour...

//PhL

>> Plus d’infos : le consoguide “Save our fishest téléchargeable sur www.wwf.be • 02/340.09.99

© Philippe Turpin/BELPRESS

Campagne Énéo : techno or not techno ?

Les nouvelles technologies s’invitent petit à petit dans la vie des aînés. Non sans poser question en termes d’opportunité, de cohabitation voire d’éthique, tant dans le domaine de la santé que dans celui de la sécurité.

Vieillir chez soi, au cœur d’un environnement familier : voilà ce que souhaite la majorité des aînés. Mais cela suppose souvent, pour les personnes fragilisées et en perte d’autonomie, d’être secondées par des aidants, par la famille proche, par des services professionnels aussi. Et, dans certains cas, par les gérontotechnologies.

Destinées avant tout à améliorer la qualité de vie des personnes âgées à domicile et à faciliter le quotidien de leur entourage, les gérontotechnologies contribuent à limiter les inconvénients, voire les dangers de la perte d’autonomie. Téléassistance, détection des chutes, biosurveillance, géolocalisation… Le domaine d’application des gérontotechnologies s’élargit de jour en jour. Mais, trop souvent, la décision d’installer un dispositif est prise par les proches, plutôt inquiets. Ils n’ont pas nécessairement pris le temps de consulter la personne concernée. Conséquence: la personne âgée peut vivre cette situation comme une intrusion dans sa sphère privée et rejeter le dispositif.

L’Union européenne reconnaît et respecte les droits des personnes âgées. Celles-ci sont jugées davantage susceptibles de dépendre des autres pour l’aide et les soins. Elles doivent continuer à “mener une vie digne et indépendante et à participer à la vie sociale et culturelle”. Ce n’est pas parce qu’on vieillit et que l’on peut être amené à dépendre des autres, que l’on perd le droit de faire ses propres choix et de voir ses volontés respectées. Une campagne d’Énéo, mouvement social des aînés, vise à sensibiliser les citoyens sur l’importance du respect du droit à l’autodétermination, à la vie privée, à l’intégrité et à la dignité des personnes âgées dans le cadre du développement des gérontotechnologies.

>> Plus d’infos : www.eneo.be

© Full Social jacket

Et vous, quel manteau social voulez-vous ?

Pension, soins de santé, logement, remise à l’emploi, handicap, volontariat... des sujets sur lesquels tout citoyen s’interroge. Pour comprendre les enjeux de protection sociale de demain et donner la parole à tous, le service public fédéral des Affaires sociales lance Full Social jacket, un web documentaire.

Un manteau chic, porté par un mannequin qui s’avance vers l’écran, en guise d’introduction à un web documentaire sur la protection sociale ! L’idée peut paraître audacieuse, voire saugrenue, tant il est vrai que la création de mode est souvent associée au luxe. Est-ce à dire que la protection sociale serait un luxe? Nullement évidemment.

Le web documentaire Full Social jacket utilise la métaphore du manteau qui protège du froid et du tissu de solidarité qui préserve de la précarité. L’optique est plutôt de montrer la “beauté” d’un manteau social résistant et protecteur, mais dont on sent bien qu’il commence à se détricoter, à subir de petits accrocs par-ci, par-là. Autant de coupures qui, lentement mais sûrement, entament une protection sociale pourtant si précieuse par les temps de grand froid économique que nous connaissons actuellement, en Belgique comme dans l’Europe entière. Le web documentaire présente les multiples facettes de la protection sociale. Il met en images le quotidien dans ce qu’il a de plus concret, en partant à la rencontre d’acteurs de terrain, de bénéficiaires et d’experts. Il offre à l’internaute la possibilité de s’approprier ces multiples informations, à son rythme, selon ses centres d’intérêt. Celui-ci peut, en outre, se mettre en situation de tisser son manteau social grâce à un jeu collaboratif. Quelques questions lui permettront de se faire une idée de la manière dont les décideurs politiques peuvent placer le curseur en faveur de plus ou moins de protection sociale.

Comme le disent les concepteurs de Full Social jacket : “celui-ci ne fera certainement pas des internautes des experts de la sécurité sociale, mais il permettra au moins à chacun d’apprivoiser les différents enjeux et d’aller au contact des réalités de terrain”. On peut regretter cependant que le web documentaire n’aborde pas la question du financement de la protection sociale et mêle allégrement sécurité sociale et mesures de politiques sociales, au point d’apporter plus de confusions que d’éclaircissements sur le système de sécurité sociale proprement dit. Cela étant, le message phare reste bel et bien de se mobiliser pour défendre “un manteau social de qualité et tissé de solidarité”. Ce n’est déjà pas rien.

//JD

>> Plus d’infos : www.fullsocialjacket.org

© Nicolas Le Querré/BELPRESS

Une Europe sociale à deux vitesses

Aujourd’hui, certains secteurs comme le transport routier, la construction, et même l’agroalimentaire ou l’horeca, font face à un dumping social sans précédent. Un projet européen vise à renforcer les dispositifs pour éviter les fraudes et abus en matière de détachement de travailleurs au sein de l'Union. Suffisant ?

Depuis 1996, la législation européenne – la directive UE 96/71 précisément – permet aux entreprises d’un pays de l’Union de détacher temporairement des travailleurs dans un autre pays. Les règles sont les suivantes : les travailleurs étrangers doivent être munis d'un formulaire délivré par l'administration de leur pays d'origine et bénéficier des mêmes conditions de travail et salariales que les travailleurs du pays qui les accueille. Par contre, l’employeur paie les charges sociales dans le pays d’origine. L’objectif de cette directive? Faciliter la libre circulation de la main-d'œuvre au sein de l’Union.

Un principe noble certes. Sauf que depuis que l’Union s’est élargie aux pays d’Europe centrale et orientale, le système du détachement de main d’œuvre a pris une ampleur sans précédent (près de 340.000 travailleurs détachés en Belgique en 2011), en premier lieu dans les secteurs de la construction et du transport. Et surtout, le système donne lieu à de nombreux abus et fraudes en tous genres, certaines entreprises créant même des sociétés boites aux lettres à l'étranger pour pouvoir utiliser, en Belgique, des travailleurs bon marché provenant de Bulgarie, Roumanie, Lituanie...

Les conséquences de cette concurrence insoutenable se font sentir à différents niveaux : manque à gagner pour la sécurité sociale belge, mise en chômage économique de travailleurs belges, nombreuses faillites et pertes de milliers d’emplois. Sans parler, bien évidemment, de l’exploitation dont sont victimes de nombreux travailleurs “low cost”, proies faciles de négriers internationaux.

Le problème exige une approche dure à tous les niveaux, belge mais surtout européen, estimait notamment la CSC bâtiment, industrie & énergie dans un communiqué, fin novembre dernier. La récente disposition anti-abus belge (Ndlr : qui prévoit que l'inspection sociale et les juges peuvent suspendre d'autorité le formulaire si la fraude sociale est avérée) est une arme efficace contre le détachement frauduleux et doit rester inchangée, quoi qu’en dise la Commission européenne! Il faut que l’Europe arrête enfin d’entraver par tous les moyens la lutte contre le dumping social!

Début décembre, sous la pression de plusieurs pays dont la Belgique, les 28 ministres européens de l’emploi ont tenté de trouver un terrain d’entente pour renforcer les contrôles et éviter les abus observés en matière de détachement de travailleurs au sein de l'UE, tout en ne touchant pas au principe de libre circulation. Il en est ressorti un texte que le Premier ministre belge a qualifié “d’élément positif qui devrait permettre à chaque Etat membre de prendre des mesures pour arrêter le dumping social et d'arriver à des situations plus saines”.

Pour les syndicats, au contraire, fruits d’un faible compromis, les nouvelles règles européennes (qui doivent encore faire l’objet d’un accord au Parlement européen) sont nettement insuffisantes et inacceptables. Il faut aller beaucoup plus loin et harmoniser les règles sociales européennes pour le bien-être de la population. Sans quoi l’Europe deviendra un cimetière social.

//JD

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