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Échos de l'actualité sociale et de la santé (7 novembre 2013)


© 11.11.11

Coopération 11.11.11… Partez !

La faim est un problème politique, et non pas de manque de nourriture disponible. L’opération 11.11.11 entend le rappeler avec force dans les jours qui viennent.

Qu’arriverait-il, chez nous, si l’on décidait d’expulser soudain des centaines d’agriculteurs de leurs exploitations? La révolution dans les campagnes, assurément… C’est pourtant, à une échelle bien plus vaste, ce qui se passe dans certains pays du Sud où des centaines de milliers de petits cultivateurs sont invités à aller voir ailleurs, quittant leurs terres sous la pression insistante de grandes sociétés multinationales, voire de leurs propres gouvernements. Le nom de ce phénomène, encouragé par les cultures industrielles d’agro-carburants est l’accaparement des terres. L’une des conséquences majeures est que ceux qui sont censés nourrir leurs familles – et la terre entière – sont précisément ceux qui souffrent le plus de la faim, car ils vivent dans des conditions de plus en plus précaires ou rejoignent les bidonvilles urbains. Selon le Centre national de coopération au développement (CNCD), 2,5 milliards de personnes souffrent de la faim à la surface du globe – et non 842 millions comme le prétend l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Soit près d’une personne sur trois en général et près d’une sur deux dans les pays en développement. Un constat insupportable, si l’on sait qu’un milliard de personnes, dorénavant, sont en surpoids dans le monde.

C’est sur le droit à l’alimentation que le CNCD-11.11.11 axe sa récolte de fonds, du 7 au 17 novembre. Les 80 organisations qui composent ce réseau solliciteront le public pour l’achat de chocolat, thé, crayons, livres de recettes et autres objets. Ces fonds sont destinés à financer des projets alternatifs orientés vers une agriculture respectueuse des hommes et de l’environnement. Mais, au-delà de cet aspect financier, le CNCD espère transformer les donateurs en “super citoyens” pour le droit à l’alimentation. Entendez : pousser le gouvernement belge, à travers une pétition (www.supercitoyen.be), à défendre des positions prônant un nouveau modèle agroalimentaire où le “plus” (d’engrais, de pesticides, d’OGM, de mécanisation…) serait banni au profit d’un meilleur équilibre, basé notamment sur l’agro-écologie, ainsi que le défend Olivier De Schutter, le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation.

>> Plus d’infos : www.cncd.be

© AYITIFOTO

Littérature : si tu traverses l’océan…

Amal Sewtohul succède à notre compatriote Geneviève Damas comme lauréat du Prix des Cinq continents de la francophonie. Le héros de l’une passait une rivière, le héros de l’autre traverse les océans et passe les frontières.

Il hésita soudain, se sentant désarmé devant cette liberté si nue, si rare, de pouvoir un jour dire ‘Voici mon histoire’…”. Fils d’immigrants chinois, né à Maurice à la fin des années ’60, Laval se raconte à Frances, l’Australienne. Il remonte à la rencontre de ses parents, à leur exil, à son enfance. En contrepoint, une voix extérieure raconte Laval devenu adulte, à l’heure où il se confie à l’Australienne.

Dans Made in Mauritius, l’écrivain et diplomate mauricien Amal Sewtohul campe ainsi un attachant personnage, enfant plein de rêves et adulte blessé. Il donne à voir, à humer, à goûter quelques décennies de l’histoire d’une Ile Maurice bien différente de ce qu’en voient les touristes. L’auteur en montre le versant de la pauvreté et de la débrouille. Mais aussi celui de l’entraide et des éclats de rire. Si leur vie est pénible, les héros de Sewtohul savent en voir les beaux côtés, en apprécier les petites joies et côtés ironiques.

Ce récit a touché le jury du Prix des Cinq continents de l’Organisation internationale de la francophonie qui lui a décerné son Prix 2013. Ce troisième roman d’Amal Sewtohul est publié dans l’intéressante collection Continents noirs de Gallimard où est paru aussi Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga qui, l’année passée, a obtenu le Prix Renaudot.

Le jury du Prix des Cinq continents a accordé aussi une mention spéciale au roman de Claude Pujade-Renaud, Dans l’ombre de la lumière. Comme dans plusieurs de ses romans précédents (La nuit, la neige, Platon était malade), l’écrivaine se glisse dans la peau d’un personnage historique et, s’appuyant sur une rigoureuse documentation, lui donne souffle, émotions et sentiments. Cette fois, c’est à Elissa qui, durant quinze années, fut la compagne d’Augustin d’Hippone (qui deviendra saint Augustin), qu’elle prête vie et voix. A Carthage, dans l’Empire qui vacille, Elissa se remémore leurs amours passées. Mais elle ne se borne pas à ressasser le passé. Elle se penche sur les écrits d’Augustin, écoute ses homélies. Si le fond du récit est savant, la lecture de cette forte histoire d’amour est aisée et lumineuse.

//ANNE-MARIE PIRARD

>> Amal Sewtohul, Made in Mauritius • éd. Gallimard coll. Continents noirs • 2012 • 307 p. • 22 EUR. Claude Pujade-Renaud, Dans l’ombre de la lumière • éd. Actes Sud • 2013 • 304 p. • 22 EUR.

© Reporters

La psychothérapie enfin mieux encadrée ?

En Belgique, n’importe qui peut se déclarer psychothérapeute et recevoir des patients en consultation. Ce vide légal ouvre la porte à toutes les dérives possibles. Après plus de dix ans de travail parlementaire, un large consensus politique se dégage enfin pour encadrer de manière stricte l’exercice de la psychothérapie. Ce qui ne se fera pourtant pas du jour au lendemain.

La Belgique est un des seuls pays d’Europe à ne pas avoir encore légiféré pour encadrer la psychothérapie. Il y a pourtant urgence. D’une part, de plus en plus de personnes expriment un besoin d’accompagnement psychologique pour s’épanouir et se soigner, mais ils ignorent à qui s’adresser, ont peur de tomber sur un charlatan. Il faut donc les en protéger.

D’autre part, notre pays détient deux tristes records : un taux de suicide bien au-dessus de la moyenne mondiale et une consommation très élevée de psychotropes et d’antidépresseurs. Or, les psychothérapies apportent une indéniable plus value face à des problèmes de santé mentale.

Dès lors, les députés de la Commission Santé publique de la Chambre et la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx, ont décidé d’unir leurs efforts pour trouver un consensus et proposer ensemble, en concertation avec les professionnels concernés, un cadre légal réformant la psychothérapie et la psychologie clinique.

Les grandes lignes de cette réforme? Elles sont au nombre de trois.

Premièrement, les psychologues cliniciens et les orthopédagogues seront reconnus comme professionnels de la santé (aux côtés des psychiatres et neuropsychiatres dans le champ de la santé mentale).

Deuxièmement, les psychothérapeutes devront disposer d’une habilitation pour exercer parmi les quatre orientations qui seront reconnues : la psychothérapie psychanalytique, comportementale, systémique et expérientielle(1). Certaines obligations devront être respectées : tenue d’un dossier pour chaque patient, information du médecin traitant du patient qui y marque son consentement...

Tertio, les psychothérapeutes devront disposer d’une formation rigoureuse : un baccalauréat en sciences sociales, médicales, psychologiques ou de l’éducation auquel il leur faudra ajouter un cursus spécialisé en psychologie et une formation spécifique à la psychothérapie d’au moins quatre ans dont trois de pratique.

La proposition de loi prévoit par ailleurs la création d’organes d’avis, des mesures transitoires et des sanctions à l’encontre des personnes pratiquant la psychothérapie sans habilitation.

Les prochaines étapes ? La Ministre espère que la loi puisse être adoptée au parlement avant la fin de la législature et entrer en vigueur au plus tard en septembre 2016, étant donné l’ampleur des mesures d’exécution. Quant à un éventuel remboursement par la sécurité sociale des psychothérapies réalisées auprès des psychothérapeutes habilités, il n’en est pas question dans la proposition de loi actuelle.

//JD

(1) Les psychanalystes ne sont toutefois pas concernés comme tels par la réforme.

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