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Échos de l'actualité sociale et de la santé (3 octobre 2013)


© Serge Manceau/Belpress

Le “boum” des appareils auditifs

Le nombre d’appareils auditifs, mais surtout leur prix pour la collectivité et pour le patient, suivent une courbe de plus en plus élevée. La Mutualité chrétienne ne l’entend pas de cette oreille.

En dix ans à peine, le remboursement des prestations des audiciens - les spécialistes de l’appareillage des oreilles - a littéralement explosé dans notre pays, passant de 15 à 50 millions d’euros. Rien qu’à la Mutualité chrétienne, le nombre de porteurs d’un appareil auditif a doublé entre 2002 et 2012. Le vieillissement de la population est probablement l’un des facteurs principaux expliquant cette évolution. Mais il n’est pas le seul. On peut également citer l’arrivée, sur le marché, d’une génération d’appareils de plus en plus sophistiqués (en termes de confort et d’esthétique), ce qui rend leur achat plus tentant qu’autrefois. Enfin, l’implantation des centres auditifs dans les villes, et jusque dans les gros bourgs, ne cesse de se poursuivre.

La Mutualité chrétienne se sent interpellée par cette situation. D’abord parce que le recours à ce type d’appareillage implique des dépenses importantes pour le patient. Malgré l’intervention dans le cadre de l’assurance obligatoire, celui-ci paie en moyenne plus de 1.500 euros de sa poche pour une prothèse auditive aux deux oreilles. Si le prix moyen qu’il débourse est resté stable ces quatre dernières années, il n’en va pas de même pour la prise en charge financière globale de l’assurance soins de santé. La MC estime que la sophistication des appareils ne peut justifier la hausse exagérée de leur prix. Si l’appareil auditif ne peut être un luxe pour le patient, les médecins spécialisés (ORL) et les audiciens doivent absolument veiller à ce qu’il puisse obtenir un confort auditif au prix le plus comprimé possible.

L’autre prise de position de la MC consiste à revendiquer le classement des appareils auditifs en fonction de leur usage (écoute de la TV, participation à une conversation, participation à une réunion de travail, etc.) ; de même que la diminution prioritaire du prix pour les personnes ayant besoin d’un modèle plus complexe. Enfin, la MC - qui distribue de longue date des bouchons d’oreille dans divers lieux festifs à forte intensité musicale - plaide pour une meilleure prévention, tant sur les lieux de travail que dans les activités de loisirs.

© FASD

Prendre soin des infirmiers à domicile

Voici un an, les prestataires des soins infirmiers à domicile tiraient la sonnette d’alarme. Le sous-financement était criant. Il le demeure, d’autant que des perspectives d’économies pour 2014 ravivent la menace.

D'après les estimations du secteur, depuis 2000, les prestations des infirmiers à domicile ont accumulé un écart important avec le coût de la vie. Les observateurs et les prestataires évoquent un écart généralement admis de 7 à 8 % entre l’intervention Inami et les coûts réels des infirmiers. Ainsi, réaliser certains soins devient intenable financièrement parlant pour le praticien, explique-t-on à la Fédération de l’aide et soins à domicile (Fasd). Un exemple avec l’injection intramusculaire : elle est financée à hauteur de 6 euros. En déduisant les frais de déplacement, le coût de l’aiguille, de la seringue, des tampons…, il reste 60 secondes à l’infirmier pour la prise en charge du patient tout en étant rentable. Une situation qui pourrait pousser certains à la fraude... !

La hausse constante des prix des carburants constitue aussi un véritable problème pour le secteur. Le poste est d'importance pour ces soignants du domicile qui parcourent en moyenne 5,1 kilomètres entre chaque patient. “Avec l’essence toujours plus chère et les kilomètres parcourus, il y a des prestations qui coûtent véritablement de l’argent aux praticiens de l’art infirmier”, alerte le secteur.

Pourtant, les demandes pour un maintien à domicile vont croissant : nombre de personnes âgées souhaitent rester le plus longtemps possible chez elles ; les séjours hospitaliers sont de plus en plus courts; le nombre de places en maison de repos est insuffisant... En outre, les évolutions démographiques et l’apparition de techniques spécifiques comme les perfusions de chimiothérapie à domicile ou les dialyses péritonéales laissent présager que le secteur du domicile va se voir de plus en plus sollicité.

Ainsi, les économies d’un montant de 7,5 millions envisagées sur le budget 2014 des soins infirmiers à domicile battent le rappel. L’ensemble du secteur (indépendants et salariés) de concert avec les organismes assureurs se mobilise à nouveau, conscient des économies globales à réaliser, mais soucieux de maintenir une pratique correcte et humaine.

//CD

© Vie féminine

Pas “réglo” ? Pas de soins de santé !

Etre en séjour irrégulier en Belgique et avoir besoin de se faire soigner : la galère ! Particulièrement pour les femmes… Vie féminine dénonce les blocages et entend contribuer à les corriger.

Séances d’information avec le public. Réunions avec les représentants des CPAS. Interpellations du monde politique… Chez Vie Féminine, le mouvement féministe d’éducation permanente partenaire de la Mutualité chrétienne, on entend bien ne pas rester muet sur la façon dont l’accès aux soins de santé est garanti – mal ! – aux personnes en séjour irrégulier en Belgique.

Normalement, cet accès est considéré comme un droit universel, bétonné par une série de textes fondamentaux (Déclaration universelle des droits de l’Homme, Constitution belge, etc.). Bien qu’il ne soit pas affilié à une mutuelle, ce type de public peut normalement se faire soigner via l’aide médicale urgente (AMU) et, ainsi, bénéficier de soins de santé à un prix abordable (consultation d’un soignant, achat de médicaments, etc.).

Or sur le terrain, cette protection- là ne fonctionne pas bien. L’information claire et complète ne circule pas, ou pas assez facilement. Les démarches administratives sont longues et complexes. La situation est particulièrement difficile pour les migrants vivant à la rue et les familles.

Vie féminine estime que les femmes sont les plus fragiles face à ces déficiences. Le suivi de leur grossesse est chaotique. Leur droit à l’avortement est compromis. Les soins gynécologiques leur sont peu assurés. Le lait en poudre et les moyens de contraception (hormis la pilule) ne leur sont pas accessibles, etc.

Toutes ces raisons ont poussé le mouvement à mettre sur pied la Caravelle des droits des Femmes. Rappelant, entre autres, que la santé est un droit et non quelque chose qui se distribue selon les mérites de chacun.

>> Plus d’infos : 02/227.13.00 ou www.viefeminine.be

© Philippe Turpin/Belpress

Climat : les points sur les “i”

Pour son cinquième rapport sur l’évolution du climat, le GIEC(1) – la crème des experts mondiaux en la matière – a remanié ses procédures et affiné ses modèles, absorbant 9.200 études scientifiques et 55.000 commentaires de “pairs”. Sa conclusion : la machine climatique s’emballe dangereusement.

De nombreux aspects du changement climatique créés par les activités humaines sont irréversibles et vont persister pendant de nombreux siècles, voire millénaires, et cela même si les émissions de gaz à effet de serre sont arrêtées ; sauf dans le cas d’un retrait net, long et de grande ampleur du CO2 de l’atmosphère.

S’il ne fallait retenir qu’une phrase du récent “Rapport pour les décideurs” remis à Stockholm par le GIEC, ce pourrait être celle-là. Elle donne froid dans le dos et peut se décliner en différentes affirmations. D’abord sur ce qu’on sait sur notre passé climatique. Ensuite sur les scénarios du futur. Pour l’un comme pour l’autre, le GIEC, déjà traditionnellement prudentissime, a voulu réagir implicitement aux critiques, souvent injustifiées, dont il avait été l’objet : il a renforcé drastiquement ses procédures de relecture, correction et validation de ses conclusions.

Le passé, d’abord. Grâce à l’effort scientifique récent, les 259 auteurs du rapport ont largement confirmé, puis précisé, les données de ces vingt dernières années. Ainsi, le réchauffement du climat est sans équivoque depuis 1950. Plus de la moitié de ce réchauffement est lié aux activités humaines (usage d’énergies fossiles, déboisement, etc.) et non à des processus naturels (cycles solaires, éruptions volcaniques, etc.). Chacune des trois dernières décennies a été plus chaude que toutes les décennies précédentes depuis 1850. Le niveau de la mer s’est élevé de 19 centimètres depuis le début du XXème siècle. La concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère a atteint un niveau inégalé depuis 800.000 ans.

L’avenir, ensuite. A la fin de ce siècle, la température moyenne à la surface du globe aura très probablement augmenté de 1,6 à 4,8 degrés par rapport à l’époque préindustrielle. Le niveau moyen de la mer s’élèvera de 26 à 82 centimètres. L’imprécision de ces estimations s’explique principalement par le type de stratégie adoptée à l’avenir par le monde politique. Ainsi, l’extrémité basse de la fourchette correspond à un scénario (peu probable à ce stade) de diminution drastique d’émissions de gaz à effet de serre. L’extrémité haute se réfère à un scénario d’émissions laissées hors contrôle. La circulation thermohaline (liée à la chaleur et au sel) dans l’Océan atlantique va “très probablement” décliner dès la moitié du siècle. La couverture glaciaire de l’Arctique va continuer à se rétrécir progressivement, mais le scénario de sa disparition totale au mois de septembre pourrait se produire dès 2050 également. Presque partout dans le monde, les vagues de chaleur se produiront avec une fréquence et une durée plus élevées, des hivers particulièrement froids continuant de se présenter d’une façon occasionnelle.

Et maintenant, on fait quoi ? Courant 2014, deux autres volumes seront remis aux décideurs politiques. L’un sur les impacts et vulnérabilités. L’autre sur les stratégies d’adaptation. Le tout est censé servir de socle scientifique aux négociations internationales visant un accord politique contraignant de réduction des émissions en 2015. Plusieurs sommets antérieurs conclus sans avancée majeure, de même que le contexte économico-financier mondial morose et la découverte d’immenses gisements d’hydrocarbures non conventionnels en Amérique du Nord, ne poussent guère à l’optimisme. Toutefois, interviewé par Le Monde il y a peu, Al Gore, prix Nobel de la paix 2007 (avec le GIEC) et ex-vice-président des États-Unis, voyait un basculement possible dans la survenance d’un fait majeur: le début, en divers endroits du monde, d’une production d’électricité éolienne et solaire moins chère que l’électricité conventionnelle. Puisse-t-il ne pas rêver…

//PhL

(1) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

© Xinhua Omagelobe

Des geôles plus humaines, disait-on

L'Observatoire international des tal sur l’évolution du climat. prisons – section belge – livre une "notice" de quelque 200 pages sur le système carcéral en Belgique. Un examen détaillé, aux constats interpellants, bien que la plupart ne soient pas neufs.

Observer les conditions de détention : l'opération n'est, par essence, pas aisée. Ne parlait-on pas de "mettre au secret", celui que l'on emprisonnait? Si les temps ont changé, les prisons restent néanmoins des lieux fermés où l'on préfère oublier les indésirables le temps de leurs peines. L'objectif principal de l'Observatoire des prisons est précisément de "briser le secret" qui entoure les lieux de détention. L'organisation – qui se définit elle-même comme militante – entend “surveiller les conditions de détention et alerter en cas de manquements aux droits humains”. Gardiens, médecins, détenus ou anciens détenus, visiteurs de prisons, avocats, familles de détenus… sont autant d'observateurs de la réalité quotidienne en prison. Ils fournissent les informations qui, recoupées, permettront à l'Observatoire notamment de rédiger sa "notice".

Les constats d'aujourd'hui ont les traits de ceux d'hier, de la précédente notice établie en 2008. Si ce n'est que de nouveaux problèmes sont apparus, indique d'entrée le rapport. Permanence et récurrence qualifient nombre de maux dans l'univers clos des prisons, au premier rang desquels la surpopulation. Il y aurait 11.718 détenus en février 2013, pour une capacité de 9.448 places. Soit une surpopulation de 124%. Sur 36 prisons, 23 connaissent la surpopulation. Et certaines dans des proportions très importantes comme la prison de Forest par exemple, qui dispose de 405 places et héberge plus de 650 détenus. Les témoignages en disent long sur ces cellules surpeuplées “où tout devient plus difficile”: fumer en présence d'un non-fumeur, aller aux toilettes devant les autres – sans paravent, écouter de la musique, respecter le sommeil de chacun… L'absence d'intimité est totale. L'introspection et la réflexion nécessaires à la réinsertion sont mises à mal, rapportent des témoins.

Approximativement 50% des détenus sont des condamnés qui purgent leur peine, 30% des prévenus en attente d'un jugement et 15% des internés. “Le nombre élevé de personnes incarcérées en détention préventive pose question vu la présomption d'innocence et l’usage du mandat d’arrêt comme ‘sanction choc’ avant le jugement”, relève l’Observatoire. Il voit dans un recours accru à la détention préventive une des causes de la surpopulation, au même titre que deux autres facteurs: la multiplication et l'allongement des peines, ainsi que la raréfaction des libérations conditionnelles. Si un "masterplan" élaboré par le politique prévoit la création de 2.500 nouvelles places d'ici 2016, l'Observatoire ne se montre pas moins très inquiet: “de nombreuses études démontrent, en effet, que l'extension de la capacité carcérale n'a qu'un effet très limité dans le temps sur le problème”. Et de pointer du doigt le climat sécuritaire qui pousse à une répression accrue: “il y a en Belgique deux fois plus de détenus qu'il y a cinquante ans, sans que la délinquance n'ait augmenté”.

Les conditions de détention apparaissent comme toujours plus dégradées. Parmi les déficiences, les soins de santé. Personnel médical et matériel insuffisants; absence de suivi dans les traitements, de cure pour les toxicomanes; négligence des pathologies spécifiques; absence de prévention… Le tableau ne cesse de s'obscurcir. La récente décision de la Ministre de la Justice de ne plus financer la distribution de certains médicaments dits de "confort" (comme des anti-inflammatoires, des laxatifs…), malgré l'avis contraire de la majorité des médecins qui travaillent en milieu pénitentiaire, ne risque pas d'éclaircir le paysage. Ni d'ailleurs, la mesure qui consiste à diminuer le salaire de ces mêmes médecins.

//CD

>> Plus d’infos : www.oipbelgique.be

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