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A suivre... (19 décembre 2013)

Ambiance de fête ?

© Erwn Wodicka/IMAGEGLOBE

Au détour des rames de métro, on n’en finit pas de croiser des hommes et des femmes en détresse. Au détour des rues (en fonction de la rotation imposée par certaines grandes villes), on ne manquera pas d’apercevoir un carton et l’être humain qui s’y est posé. L’impression d’une misère grandissante est-elle faussée ?

La multiplication de la pauvreté est-elle une vue de l’esprit? Peut-être la débauche lumineuse et racoleuse des vitrines, parées très précocement pour les fêtes, éclaire-t-elle par ricochets ces êtres de l’ombre. Peut-être le contraste entre les pressés des achats, chargés de paquets, et les immobiles affichant leur dénuement renforce-t-il le choc à nos yeux…

Est-ce la crise dont on parle tant, qui se marque violemment sur le trottoir? Est-ce là le signe de l’appauvrissement de nouvelles tranches de la population qui viennent gonfler le rang de ceux qui connaissent la pauvreté depuis beaucoup trop longtemps ?

Nombre de décisions actuelles, à tous les niveaux de pouvoir, enfoncent les gens”, constate le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, en scandant “Ya Basta”. Perte de droits, affaiblissement des ressources, remise en cause de la solidarité collective… mènent à la peur du lendemain, à la peur de l’autre, s’alarme le Réseau. L’avenir s’inscrit en lettres obscures. La perspective d’un mieux s’éclipse. Pourtant les mobilisations ne manquent pas. Ici l’aide à la jeunesse, là les avocats pro deo. Ici l’insertion socioprofessionnelle, là une alliance d’opposants au projet de traité transatlantique. Ici le réseau pour la justice fiscale, là le soutien aux réfugiés afghans, là encore les artistes… Il y a comme un brouhaha permanent de mécontentements qui s’installe. Mais leurs cris ne semblent pas parvenir à se faire déchirants. Peut-être notre seuil de tolérance auditive s’est-il déplacé. Peut-être nos oreilles se sont-elles accoutumées de longue date à de telles clameurs.

Les associations ne sont-elles pas là pour réagir, pour trouver des alternatives ? Les collectifs aguerris n’ont-ils pas vocation de mettre en place des filets de sécurité avant l’innommable ou l’injuste? Sur ce terrain aussi, la crise semble avoir fait son œuvre. “Une association belge sur trois est en souffrance”, indique la Fondation Roi Baudouin, dans son baromètre de la vie associative. Les organisations constatent une dégradation de leur situation économique, marquée par la diminution des aides publiques. “On voit maintenant avec un effet retard les conséquences d’un contexte de finances publiques qui est très tendu et très difficile”, explique un participant francophone à l’étude. Tandis qu’un de ses collègues néerlandophones parle d’“une gifle reçue avec retard”. En 2013, 19% des associations auront procédé à des licenciements.

Le calendrier de récoltes de fonds est cadencé : 11.11.11, après de Cap 48 et avant Amnesty international. L’agacement des quidams, sollicités à l’entrée d’un supermarché, ne manque pas d’interpeller. Trop de demandes ? Pas assez de surplus dans la poche du badaud? Les associations peinent à maintenir les dons.

Mais où est passée l’indignation qui mobilise, et à sa suite l’engagement? Finalement, pourquoi s’engager? “Bonne question, observe Georges Vercheval, vice-président de Culture et Démocratie – association elle aussi en proie à une situation financière délicate(1). Car l’engagement qui est une évidence pour certains en effraie d’autres : la peur d’être utilisé, embrigadé est compréhensible. Mais comme le syndrome ‘à quoi bon’ n’est jamais loin, nous ne devrions pas avoir le choix ! Il y a tant à faire...”. Laissons alors de côté les constats d’impuissance et la résignation (les “je ne peux rien”), pour prendre le risque d’explorer d’autres voies d’engagement avec curiosité. Dans ce monde en perpétuelle accélération, imitons ceux qui prennent du temps pour les autres, du temps pour une cause.

//CATHERINE DALOZE

(1)Engagement pour la culture et culture de l’engagement”, journal de Culture et démocratie, n°31

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