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A suivre... (7 novembre 2013)

Appel à l’équipe 2.0

 

Un roman, un reportage, un album, une ligne de vêtements, une étude scientifique… en mal de soutien financier pour voir le jour. Le parcours du combattant budgétaire n’est pas une nouveauté, même pour les très bonnes idées! En permettant aux internautes de devenir mécènes, la Toile favorise de jolies éclosions. Exemple avec 24h01, toute nouvelle revue belge de grands reportages.

Le jargon ambiant parle de crowdfunding, conformément à l’usage anglicisé du Web. Littéralement en français, on traduira “financement par la foule”. Disons plus adéquatement, le financement participatif. Un récent baromètre en France fait état, pour 2013, de 33 millions d’euros récoltés par une vingtaine de plateformes en activité. À l’échelle mondiale, elles seraient plus de 400. La stratégie semble avoir le vent en poupe. Elle est prometteuse pour des porteurs de projets alternatifs ou pionniers, pour des meneurs d’aventures jugées trop risquées ou pas assez rentables par les financeurs classiques, par des producteurs ordinaires. Elle adopte une méthode : l’appel au public.

L’équipe de 24h01 y a eu recours, pour lancer son premier numéro. Elle cherchait une manière de ne pas s’arrêter à l’accueil teinté de frilosité et d’appel à la raison réservé par les éditeurs qu’elle avait démarchés : “Allez-y d’abord, puis on verra”. Pas in intéressante comme initiative, celle de proposer du reportage, de l’investigation sur 200 pages en soignant particulièrement la forme, en décalage avec le rythme effréné et les scoops en vigueur dans les principaux médias… mais encore fallait-il faire ses preuves, attester d’un lectorat potentiel. Sans pub, entre le magazine et le livre, 24h01 s’est appuyé d ’abord sur le bénévolat de tous ses concepteurs convaincus par le projet : journalistes, illustrateurs, photographes, graphistes, imprimeur… Il a aussi mené une campagne de crowdfunding, via le site spécialisé bien connu des aguerris en matière de financement participatif de projets culturels: www.kisskissbankbank.com.

En collectant par ce biais quelque 10.000 euros (au-delà de ses espérances), 24h01 a pu compter sur l’argent nécessaire pour se faire connaître auprès du grand public. C’était là l’objectif de son appel aux mécènes. 163 contributeurs ont répondu présent, pour une moyenne d’une quarantaine d’euros par personne. En échange – conformément au principe de contreparties prévu dans le processus de crowdfunding – les bienfaiteurs se sont vus offrir qui un remerciement sincère (pour le versement de 5 euros), qui un numéro “collector” (pour un versement de 35 euros), qui une œuvre originale – peinture ou photographie (pour un versement de 350 euros ou plus). “Les kissbankers sont non seulement intéressés par le soutien au projet mais recherchent aussi l’exclusivité en contrepartie. Les porteurs de projets se fendent en deux pour leur proposer des contreparties originales. Chaque kissbankers se retrouve avec un produit unique”, explique Olivier Hauglustaine, directeur de publication pour 24h01. La plateforme Internet, quant à elle, prélève un pourcentage sur la récolte. Sauf si le projet échoue. Alors les contributeurs ne sont pas débités, et la plateforme n’est pas rémunérée. Elle ne manque donc pas de sélectionner sérieusement les projets qu’elle affichera, de s’enquérir de garanties.

La démarche a surtout permis à l’équipe de 24h01 de tester l’intérêt pour son projet éditorial, de “faire parler déjà du projet avant son arrivée”, de “faire circuler la réflexion sur la formule et l’information sur l’initiative en cours”, observe Nathalie Cobbaut, rédactrice en chef de 24h01. Une forme d’étude de faisabilité, en somme. La mise en pratique leur donne raison. Après seulement quelques jours de présence en librairie, les 1.000 exemplaires imprimés sont épuisés. La réimpression est en cours.

On pensait – il y a peu encore – que les internautes ne seraient pas prêts à s’engager de manière “sonnante et trébuchante”. Les preuves du contraire se multiplient. Les mécènes activés par les réseaux sociaux et les plateformes participatives viennent compléter l’économie traditionnelle, voire compenser les financements publics qui s’assèchent. Si l’on peut y voir un processus porteur de solidarité, notons qu’il ne la garantit pas. Le crowdfunding peut être un outil de plus pour la mise sur le marché de produits comme les autres, tout comme il peut donner un élan citoyen à des projets alternatifs. Son supplément d’âme dépend de la nature des projets soumis à la souscription, des critères de choix des contributeurs. A vos impulsions.

//CATHERINE DALOZE

>> Plus d’infos : aperçu de plateformes existantes sur www.ouishare.be • Découverte de plusieurs dizaines de projets à soutenir par le crowdfunding via Europe Refresh, le salon du financement participatif organisé aux Halles de Schaerbeek (BXL), du 15 au 17 novembre, voir www.halles.be • Sur le nouveau projet éditorial belge 24h01 via www.24h01.be

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