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A suivre... (19 septembre 2013)

La bonne nouvelle !

© Pierre Rousseau/Belpress

Un homme de 48 ans a été trouvé vivant, hier après-midi. Il a été aperçu dans un supermarché. Ça faisait une semaine qu’il n’était pas venu faire ses courses, a déclaré une caissière… Un incendie n’a pas éclaté au 579 chaussée de Haecht, la nuit dernière. Aucun dommage matériel n’a été constaté. Trente-deux pompiers sont restés à la caserne… Une partie de Times up a dégénéré en comédie familiale. La fille cadette a remporté la partie. Un voisin proche déclare : « Je ne savais pas qu’il s’agissait d’une famille heureuse »(1)...

Ces titres d’un journal parlé, version « bonnes nouvelles », font sourire, tant ils tiennent de la parodie. L’humour n’en est pas moins révélateur. Nombre de lecteurs, auditeurs, téléspectateurs marqueraient leur ras-le-bol pour les « mauvaises nouvelles », et réclameraient davantage de dépêches propices à les mettre de bonne humeur. Les médias semblent prendre au sérieux l’idée de « positiver » l’information. En témoignent des émissions, ou des flash d’info dédicacés à ce qui tourne rond, à ce qui fonctionne, à ce qui va bien… récemment intégrés encore dans les programmes. Ainsi la radio Bel RTL vient-elle d’insérer dans ses émissions du matin un court billet – moins de deux minutes - intitulé « La bonne nouvelle ». Depuis une quinzaine de jours, les spots se succèdent quotidiennement pour « traiter l’information constructive dans tous les domaines de l’actualité et mettre en valeur des initiatives peu médiatisées de particuliers ou d’associations qui ont pour objectif, à petite ou à grand échelle, de faire "bouger les choses" ».

Quelques exemples ? Un matin, la bonne nouvelle express est consacrée au chocolatier Belvas en tant qu’entrepreneur innovant, investi dans l’équitable, travaillant le bio… Un projet bien connu des lecteurs d’En Marche, puisque nous annoncions en juin sa récompense par le prix des générations futures. Un autre jour, les félicitations vont à l’association Grains de vie qui allie boulangerie et intégration de personnes handicapées. Certains matins, il arrive que « La bonne nouvelle » prenne un ton de constat général. Ainsi le chroniqueur a-t-il annoncé que, selon des chercheurs finlandais, avoir un chien à la maison renforce de 40 % l’immunité des bébés ; et que plus globalement, les animaux de compagnie sont bons pour le moral.

Les séquences bénéficient du partenariat avec une ONG, jusque là davantage active sur le terrain médiatique français : Reporters d’espoirs. L’organisation se dit pionnière dans l’« Infosolution ». Et s’installe en Belgique. Elle entend promouvoir, avec les médias, une information qui donne envie d’agir, favoriser l’essaimage. « L’information, si elle ne montre que les trains qui déraillent, contribue à la propagation de la peur et de l’immobilisme, estime-t-on chez Reporters d’espoirs. Mais lorsqu’elle dévoile la face positive de l’activité humaine, c’est une autre histoire qui commence… Car chaque problème, chaque difficulté, met en mouvement des femmes et des hommes qui font face et prennent l’initiative. Ces bâtisseurs de l’avenir sont à l’origine d’innovations et de changements profonds. Leurs actions peuvent être identifiées puis démultipliées à une vaste échelle, à condition que les journalistes interviennent pour les faire connaître et les valoriser. »

Le principe ne sera pas démenti du côté de la Rtbf. La Première radio ne vient-elle pas d’ajouter par exemple à sa grille, une émission quotidienne chargée de « mettre en lumière tout ce qui bouge positivement sur notre planète » ? Sous le nom d’Utopia, un duo de présentatrices rencontre « des curieux et des optimistes qui explorent le potentiel de notre avenir ! ». Depuis longtemps, En Marche aussi s’y entend en bonnes nouvelles. Et pas uniquement dans la rubrique "Bonnes nouvelles".

Le caractère anxiogène, voire catastrophiste des informations distillées dans les médias revient comme une critique récurrente. Et sur fond de crises davantage encore, il en est qui réclament des éclairages certes, mais surtout des solutions. « La célèbre expression de Margaret Thatcher ‘TINA’ (There Is No Alternative) est tout sauf vraie, affirme avec conviction le site www.bonnes-nouvelles.be. Partout sur la planète, des alternatives sociales, économiques, démocratiques et écologiques se mettent en place. Partout dans le monde, des hommes et des femmes refusent la logique capitaliste et combattent l’injustice. Certains de ces combats mènent à des victoires. » Les rendre visibles serait une manière de « sortir du fatalisme » et une « source d’inspiration ». Aux yeux d’autres internautes, la « good news » sera celle qui, peut-être donne l’énergie d’agir, mais aussi plus communément qui réjouit ou apporte de la sérénité ; celle qui laisse « souriant, apaisé, intéressé, voire émerveillé, bluffé ou euphorique ». La frontière n’est-elle pas très faible alors, avec l’angélisme ou la politique de l’autruche ? Car, c’est bien le réalisme que l’on opposera aux optimistes acharnés, ou encore la nécessité de dénoncer des situations intolérables ou injustes. Une question d’équilibre, finalement.

//CATHERINE DALOZE

(1) Librement inspiré d’un spectacle de l’humoriste québécois Pascal Babin.

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