Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

A suivre... (5 janvier 2012)
Plus “bonne” la vie
Une année surprenante, douce, remarquable, emplie d'amour… les vœux ont fusé comme à l'habitude ; certains cherchant le qualificatif le plus approprié à leurs souhaits pour leurs proches. Il n'empêche le classique “bonne année et bonne santé” garde ses lettres de noblesse. Quelques-uns trinquent à la vie… carrément. Et d'autres nous la souhaitent bonne, elle aussi.

“Une bonne vie”? Une vie heureuse? A regarder de plus près cette idée, certains décortiquent les ingrédients du bonheur. Ainsi lorsqu'ils évoquent “le bonheur authentique”, les tenants de la psychologie positive y voient trois piliers, résume le psychothérapeute belge Thierry Janssen(1). D'abord, le plaisir. “La capacité à éprouver du plaisir est essentielle afin de ressentir la motivation nécessaire pour se lever chaque matin et effectuer les tâches vitales telles que travailler, se nourrir, se reproduire”, précise-t-il. Ensuite, aux côtés de l'indispensable hédonisme, il y a notre besoin de sens: avoir une raison d'être, un but, agir selon des convictions qui confèrent une valeur à notre existence… Les affaires de sens se révèlent souvent moins urgentes que celles qui concernent notre plaisir ancré dans davantage d'immédiateté. Mais elles n'en seraient pas moins essentielles à notre bonheur, nous permettant de calmer nos angoisses existentielles, d’éviter le piège de l’hédonisme qui consiste à céder à toutes les tentations (notre société du “toujours plus” s’y connaît en la matière!). Puis, vient le troisième pilier pour compléter la définition du bonheur version “authentique”: notre capacité à nous engager pleinement dans l'action, à exprimer le meilleur de nous-même, à être concentré à 100% sur ce que nous faisons, comme emporté par un “flux” que d'aucuns comparent à l'acte de création. A l’image d’un peintre tout entier pris par sa toile, en fusion avec son projet, suspendu dans le temps. Plaisir, sens et engagement… à doser – nous dit-on – selon nos particularités. Vaste programme! 

Tout n'est cependant pas de notre ressort, en matière de bonheur. Les recherches scientifiques – sur des jumeaux entre autres – ont détecté des prédispositions génétiques à être heureux. Elles se risquent à attribuer à nos gènes quelque 50% de l'influence sur notre bonheur. 10% d'influence sont imputés aux conditions extérieures, comme l'environnement familial, de travail, les événements de la vie… Eh oui, seulement 10% pour des éléments dont nous avons apparemment tendance à surévaluer l’impact. Reste donc 40% qui nous reviennent: notre “marge de manœuvre”, comme l'appelle Thierry Janssen.  


Un défi est lancé par cet auteur au parcours atypique, chirurgien devenu psychothérapeute: prendre conscience de notre potentiel extrêmement positif et le manifester à travers nos actions.
  Un défi “positif”, celui de cultiver ce bonheur authentique, sans nier nos parts d’ombres, nos manques ou nos défauts, mais en nous attachant surtout à connaître nos forces, nos qualités, nos vertus.
 

D’une vaste enquête menée par Martin Seligman et d’autres fers de lance de la psychologie positive, il ressort une sorte de classification des forces et des vertus, reconnues au sein de la plupart des cultures. Comme un résumé des qualités qui constituent l’essence de l’humanité(2). Comme un abrégé de nos atouts. Comme le pendant du DSM, ce manuel de diagnostic et de statistique des maladies mentales, bible des pathologies utilisée en psychiatrie. On y croise la créativité, la curiosité, l’ouverture d’esprit, le désir d’apprendre, le discernement, la bravoure, la persévérance, l’intégrité, la vitalité, l’intelligence sociale, la bonté, l’amour, le sens de l’équité, la citoyenneté, le leadership, la maîtrise de soi, la prudence, la clémence, l’humilité, l’humour, l’appréciation de la beauté et de l’excellence, la gratitude, l’espoir et la spiritualité. Ouf! Pas question d’endosser l’ensemble de ces 24 forces. Il s’agit plutôt d’identifier lesquelles sont les nôtres, de les considérer comme des forces particulières plutôt que comme des compétences normales que nous attendons naturellement des autres, de nous atteler à développer en priorité celles dont nous disposons(3). 

Notre bonheur naviguerait entre notre désir de plaisir, notre besoin de sens et les atouts dont nous disposons pour créer cette vie plaisante à nos yeux. Une bonne vie, pas la bonne vie car “il serait illusoire de penser qu’il n’y a qu’une seule manière de bien conduire son existence”, insiste Thierry Janssen. Tout comme il précise qu’il n’y a pas une recette, mais des recettes aussi nombreuses que les êtres humains. Reste à choisir de s’y engager, alors, “notre vie ne vaut plus seulement la peine d'être vécue, mais aussi la joie d'être expérimentée” conclut Thierry Janssen reprenant une phrase du clown-philosophe Paolo Doss.
Bonne vie à vous en 2012.  
// Catherine Daloze 

(1) Thierry Janssen, “Le défi positif. Une autre manière de parler du bonheur et de la santé”, éd.LLL, 2011.
(2) Propos repris au philosophe André Comte-Sponville.
(3) Un questionnaire est proposé par le Values in Action Institute en plusieurs langues : www.viacharacter.org (onglet “surveys”).

Réagir à cet article

Retour à l'index

A suivre 2011

A suivre 2010

A suivre 2009

A suivre 2008

A suivre 2007

haut de page