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A suivre (3 août 2006)

 

Le recours à la force ne pourra jamais assurer
une sécurité durable

 

Depuis plusieurs années, la Mutualité chrétienne entretient des relations de coopération avec des pays du Sud et de l'Europe de l'Est afin d'encourager la création de mutuelles de santé, notamment au Liban où, dès 1992, elle participe à la création de la Caisse Mutuelle des Services Médico-sociaux "Al Riaya".

 

Créée par la Congrégation libanaise des Saints-Cœurs, Al Riaya (1) est, avec ses 16.000 bénéficiaires, la plus grande mutuelle du pays. Elle semble être la seule à maintenir, malgré la rude concurrence du marché, les valeurs mutualistes de solidarité, d’équité et de non exclusion. Cette mutuelle prend en charge à 100% les soins hospitaliers et à 90% les examens médicaux dans une vingtaine d’hôpitaux conventionnés. Cette mutualité libanaise fonctionne bien. L’appui de la Mutualité chrétienne se situe surtout dans le conseil en gestion et dans la formation des cadres libanais.

"Signe d’espoir et de solidarité dans une société libanaise, qui sortait alors de quinze années de guerre, la mutualité apporte son expérience de la solidarité à la reconstruction sociale du Liban", explique Dominique Evrard, responsable du service coopération dans En marche (2). Aujourd'hui, malheureusement, ces espoirs de reconstruction ont été brutalement effacés en quelques jours : "J'ai vécu la guerre de 75-90. Il n'y a pas à comparer, nous écrit sœur Antoinette Bassil, dans un message reçu le 24 juillet dernier. Ces dix jours ont fait des dégâts autant et plus que 15 années réunies. Je ne voudrais pas faire de commentaires politiques, je me contente de regarder en face les problèmes humains et comme vous je m'interroge : que pouvons-nous faire pour nos frères et sœurs qui souffrent ?”

 

Fuir ou mourir

“Les écoles sont transformées en centres d'accueil pour les "déplacés" (…) Femmes, hommes enfants, jeunes, tous groupés dans des salles de classes transformées en dortoirs. Des matelas en éponge, par terre, les tables de classes servant de fauteuil, de table de nuit et de table de réfectoire... et de cuisine, ou de jeu de carte, ou pour un poste de TV...

Nos jeunes ont pris la responsabilité de huit centres groupant six milles réfugiés, et ce nombre augmente chaque jour. C'est difficile à décrire, à accepter...

 

Cependant, on est un peu consolé et encouragé par l'accueil et la générosité des habitants du quartier d 'Achrafié, par la générosité et la disponibilité des jeunes de nos Collèges qui rejoignent les sœurs pour la distribution des denrées alimentaires, des habits, des détergents, médicaments etc... Mais c'est trop loin de consoler les gens qui ont tout perdu et qui sont loin de leurs villages et du reste des membres de la famille.

Comment faire pour leur assurer un repas chaud par jour, les couches pour les enfants, l'eau et les détergents pour éviter la saleté et les microbes, les médicaments pour les enfants et les vieux ... bref comment être solidaires et susciter la solidarité au quotidien, ici et maintenant par des petits gestes et des petits moyens ? Comment faire pour susciter le volontariat ?

Comment surtout ne pas perdre courage et continuer à espérer et à communiquer aux autres la force de l'espérance…"

Depuis la réception de ce message, la situation n'a cessé d'empirer. Ain Ebel, un village situé au Sud dans la zone des combats où les sœurs de la Congrégation des Saint-Cœurs ont un collège, est vidé de la population qui a profité de la «trêve de 48 heures» pour fuir vers le Nord.

 

Le droit de se défendre?

Le problème politique et humanitaire posé au Liban est énorme. On ne peut comprendre ni accepter le choix militaire d'Israël de démontrer la puissance de feu dont il est capable en démolissant systématiquement les infrastructures civiles (comme précédemment à Gaza), en détruisant villes et villages, provoquant le déplacement de plus de 700.000 personnes, soit un cinquième de la population libanaise. Comment Israël peut-il espérer vivre un jour en paix avec ses voisins en pratiquant cette politique de la "terre brûlée" ? La violence ne pourra jamais garantir la sécurité à laquelle aspire l'État d'Israël. Faut-il rappeler à tous les faucons que le Hezbollah est né de l'invasion du Liban en 1982 et que le Hamas est apparu en 1987 à Gaza à la suite de 20 ans d'occupation israélienne avec le succès électoral que l'on sait aujourd'hui ? (3)

Le général Peled, un des artisans de la victoire-éclair d’Israël en 1967, devenu pacifiste, comptait parmi les pionniers du dialogue israélo-palestinien. Sa fille, Nourit-Peled-Elhanan, reprenant la cause de son père, déclarait après le décès de sa propre fille dans un attentat à Jérusalem que les vrais coupables n'étaient pas les Palestiniens mais la politique de l'État d'Israël: "Depuis trente ans, Israël a mené une politique désastreuse pour nous comme pour nos voisins. «Nous» avons occupé de vastes territoires, humilié et spolié des hommes et des femmes, détruit des maisons et des cultures. Et, par la force des choses, la riposte est arrivée. On ne peut pas tuer, affamer, «boucler» dans des enclaves et abaisser tout un peuple sans qu’un jour il explose. C’est la leçon de l’histoire (…)" (4)

 

Tirons la leçon politique de ces évènements avec la pétition lancée par l'organisation Pax Christi: "Recourir à la violence pour obtenir la sécurité et la paix est une illusion et une grave erreur. La guerre n’ajoute que la violence à la violence. Depuis le début de la crise à Gaza et au Liban on compte déjà les morts par centaines, les blessés par milliers, les déplacés par centaines de milliers. À ce bilan tragique, dont les civils sont les principales victimes, il faut ajouter la rancœur qu’éprouvent les millions de personnes plongées dans les affres de la guerre…"(5)

Christian Van Rompaey

 

(1) Site Internet : www.alriaya.org

(2) http://www.enmarche.be/International/Cooperation/Liban_entre_guerre_et_paix.htm

(3) Lire Alain Gresh : "Carte blanche aux incendiaires" (Le Monde Diplomatique - août 2006)

(4) Le Monde Diplomatique (octobre 1997).

(5) http://www.appelprocheorient.com pour signer la pétition par Internet

 

Solidarité Liban

Compte tenu des liens de partenariat existant depuis 1992 entre la Congrégation libanaise des Saints-Cœurs et la Mutualité chrétienne, et vu la spécificité de Solidarité Mondiale, ONG du Mouvement Ouvrier Chrétien, nous lançons un appel à la solidarité en faveur du Liban.

N’étant pas spécialistes de l’aide d’urgence, nous laissons d’autres ONG s’occuper de l’action immédiate et nous préparons pour le mois de septembre un programme de soutien et de réhabilitation en faveur des personnes déplacées accueillies par la Congrégation.

La Mutualité chrétienne et Solidarité Mondiale s’engagent à soutenir ce programme et lancent un appel à toutes les personnes désirant s’associer à ce geste concret de solidarité.

Les contributions individuelles peuvent être versées sur le compte

N° 799-5500000-05 de Solidarité Mondiale avec la mention «SOLIDARITE LIBAN». Les dons à partir de 30 EUR sont déductibles fiscalement.

 

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