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A suivre... (5 janvier 2006)

Nemo, c’est quelqu’un !

C'est avec tristesse que nous avons appris ce mardi 20 décembre, le décès à 92 ans, de notre chroniqueur Nemo. De nombreux lecteurs appréciaient et attendaient sa chronique bimensuelle “En marge” pour son bon sens, ses formules lapidaires, son humeur bougonne mais toujours fraternelle.

Nous pouvons dire aujourd'hui que sous le pseudonyme “Nemo” (ce qui signifie “personne” en latin) se cachait Jean Daloze, un grand professionnel du journalisme qui fut rédacteur en chef de La Libre Belgique de 1955 à 1979. Jean Daloze était reconnu pour la patience qu'il avait de dépiauter des textes parlementaires ou des dossiers économiques. Après quelques coups de fil bien choisis, il y allait d'un commentaire engagé mais solidement étayé.

Dans les billets qu'il écrivait régulièrement pour En marche, il poussa l'humour journalistique à parler modestement de lui-même en s'inventant “un ami octogénaire”, qui atteignit un jour les nonante ans et qui accepta bien volontiers de se laisser interviewer… Quoi de mieux, en guise d'hommage, de relire ce texte court où il résume sa vie en deux mots : famille et profession (1).

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"Il ne les fait pas"

“Depuis le temps où je bavarde avec mon ami octogénaire, le voici puisqu’il est toujours là, nonagénaire. Comme on dit toujours en pareil cas, il ne les fait pas. Je l’ai interrogé comme si je l’interviewais afin qu’il évoque sa longue vie.

Primum vivere: Il attribue sa longévité à ce qu’il appelle sa capacité à dire non, au bénéfice des “oui” positifs. Il faut élaguer les arbres, me dit-il, afin qu’ils poussent bien et longtemps. J’ai dit “non” à l’alcool, au tabac, à l’excès de bonne chair. J’ai refusé des tas de repas dits d’affaires, deux par semaine au maximum et j’ai toujours rejeté la tentation des activités provoquant la dispersion. Je me résume: famille et profession. Je bénéficie d’une épouse qui, à elle seule, vaut l’entourage de Justine, la championne de tennis. Elle a toujours eu l’art de prendre une détente courte mais bonne quand elle estimait que j’en faisais trop. Elle préparait des vacances non pas vers les extrémités de la terre touristique, avec une particularité réparatrice, à savoir la montagne en hiver, avec de longues promenades dans la neige tassée de pittoresques et grimpants sentiers. Nous avons toutes les chances puisque nos enfants et petits-enfants nous entourent d’affection et d’aides diverses et constantes. Ma femme était une pianiste de qualité. La musique nous a toujours accompagnés.

Pour le reste, mon grand tourment a été le “Walen buiten” louvaniste où tant de catholiques, dans la rue et les épiscopats, ne le furent plus. Pour le reste, mon trajet public à été dominé par la construction européenne, depuis ses premiers vagissements jusqu’à sa nécessité mondiale. J’ai peur de son élargissement, non à propos des pays nouveaux venus, mais de ses autorités responsables, sans dose suffisante de supranationalité, avec la domination des vingt cinq chefs d’État et de gouvernement aux pouvoirs échappant à la discipline d’institutions non nationales. Je n’ai plus guère d’appétit pour la politique intérieure belge et en football, la télévision m’offre les meilleurs ballons ronds, comme le tennis d’ailleurs. J’ai gardé un grand attachement pour ma ville natale et adolescente. Il y aurait tant de choses à dire mais je conclus en regrettant vivement que la démocratie chrétienne belge oublie par indifférence coupable les membres du clergé qui lui furent si efficaces. Il y aurait trop de noms à citer et j’en retiendrai deux. Il s’agit du R.P. Arendt, Jésuite, qui, à la CSC encore au 13 de l’avenue de la Renaissance, fut l’homme providentiel de la CSC. La Ligue des travailleurs chrétiens fut vivifiée par le Chanoine Colens, grand cœur et grand stratège. Je ne dirai rien de notre mutualité puisque j’en suis l’hôte. J’ai connu ses premiers pas généreux et discrets. Qui n’apprécierait aujourd’hui sa puissance et son organisation, sa richesse en réflexions aussi.

Voilà rapporté l’essentiel des propos de mon jeune nonagénaire”.

Nemo

Jean Daloze, Nemo pour les lecteurs d'En Marche, est trop discret sur la Mutualité chrétienne. Nous n'avons pas oublié ici, qu'au plus fort de la tourmente anti-mutuelliste déclenchée par le docteur Wynen à la fin des années 80, Jean Daloze fut l'un des rares journalistes (si pas le seul) à avoir pris l'option de défendre la Mutualité chrétienne contre ceux qui l'attaquaient injustement, non pas par parti pris, mais après un patient travail d'enquête, assumant ainsi avec conscience sa profession de journaliste.

Christian Van Rompaey

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