A suivre...
(16 novembre 2006)
“En Marche”
au milieu du siècle
Le 15 mai 1948, l'Alliance nationale des Mutualités
chrétiennes décide de publier un bimensuel : “En Marche”. Dés le premier
numéro, la ligne de conduite rédactionnelle est tracée. Il s'agit de “rendre
service” aux membres et de “créer un esprit” de solidarité et d'entraide.
Retour sur le premier édito de "En Marche" !
Voilà plus
de 58 ans que, sans avoir jamais manqué un seul rendez-vous avec ses
lecteurs, En Marche informe et accompagne les membres de la Mutualité
chrétienne. Combien de membres ne nous ont-ils pas dit qu'ils ont grandi
avec En Marche, qu'ils l'ont toujours “vu à la maison” ?
Mais pourquoi vouloir un journal ? Et pas une feuille de
propagande ou un prospectus publicitaire ? La réponse est donnée dès le
premier éditorial, signé Herman Kuypers, Président de l'Alliance nationale
des Mutualités chrétiennes à l'époque : “Pourquoi, écrivait-il, cette
nouvelle initiative de créer pour tous les membres d'expression française un
organe bimensuel : “En Marche”… ? Pour deux raisons : rendre service et
créer un esprit.”
“Longue vie à En marche ! Qu'il ne soit pas
seulement le reflet de ce que nous sommes, mais qu'il traduise notre volonté
d'avancer encore et toujours sur la voie du progrès social !”
Herman Kuypers, Président de l'Alliance nationale -
15 mai 1948 |
Rendre service
Depuis l'instauration de la sécurité sociale en décembre
1944, “le fonctionnement de l'assurance maladie-invalidité est soumis à une
réglementation qui se complique de semaine en semaine. Les instructions du
Département de la Prévoyance sociale ainsi que celles du Fonds national
d'assurance maladie-invalidité forment déjà une copieuse littérature
administrative dans laquelle seule les “initiés” et les “spécialistes”
parviennent à voir clair” écrit l'éditorialiste d'En Marche.
Certes, il y a des règles simples et faciles à retenir,
mais il en est d'autres plus complexes. Pour ces dernières, le journal doit
permettre d'y voir clair en explicitant en termes compréhensibles la
réglementation à l'usage de la majorité des membres. Les conseillers
mutualistes ayant, eux, la mission d'aller plus loin dans les situations
personnelles.
En effet, “il est triste de savoir, écrivait encore
Herman Kuypers, que chaque année des milliers de francs d'intervention se
perdent parce que nos membres ne connaissent pas leurs droits ou la manière
d'en faire l'usage.” L'une des premières missions d'En Marche est
précisément, depuis 58 ans, de rendre service aux membres de la Mutualité
chrétienne en les informant de l'état de la législation et de leurs droits
en assurance maladie et invalidité.
Si travail d'écriture est généralement un plaisir
personnel pour le journaliste, il est avant tout, dans un journal d'une
organisation sociale, une fonction de service. Au service des lecteurs, au
service de la Mutualité chrétienne. Combien d'heures le journaliste social
ne doit-il pas en effet passer à mettre ses qualités d'écriture et de
recherche au service de tous ceux qui ont des informations à communiquer,
une expérience à transmettre, des idées à défendre ?
En Marche peut compter sur le travail qualifié et
les compétences de tous les collaborateurs qui travaillent à la Mutualité
chrétienne : les conseillers mutuellistes, les permanents, les assistants
sociaux, les animateurs des différents mouvements, les chercheurs du service
d'étude, les médecins-conseils, les juristes, les administratifs, ceux qui
décident et qui dirigent. Mais En Marche, c'est aussi 500.000
lecteurs qui sont aussi divers que nombreux, de tous les âges, de tous
milieux et de toute formation. Certes, cette diversité ne rend pas la tâche
facile. Car nous n'avons pas à conquérir un public, mais des publics. Tous
nos membres ont en effet droit à l'information. Les malades comme les
bien-portants, les jeunes comme les plus âgés, les femmes comme les hommes,
ceux qui cherchent avant tout l'information pratique comme ceux qui aiment
les articles qui donnent matière à réflexion… En Marche offre ainsi à ses
différents publics l'occasion d'une écoute mutuelle en proposant à ses
lecteurs de se laisser interpeller par des préoccupations qui vont bien
au-delà de leurs préoccupations individuelles. Comme on peut le lire dans
les pages qui précèdent, la construction de la Mutualité chrétienne
s'inscrit depuis un siècle dans un vaste mouvement social dont le principe
de solidarité est la clef de voûte.
Créer un esprit
Il ne suffit donc pas d'informer ! “La mutualité,
poursuit le Président Herman Kuypers, n'est pas une sorte de “banque
sociale” où l'on verse tant de cotisations pour tirer tant d'avantages. La
mutualité est née de l'esprit de solidarité et d'entraide des travailleurs,
des artisans, des petits commerçants, des agriculteurs modestes. Nous avons
l'intention de tout mettre en œuvre pour conserver, au sein de notre
organisation, cet esprit des dévoués et inoubliables fondateurs de nos
vieilles mutualités.”
Les membres de la Mutualité chrétienne ne sont ni des
numéros matricules, ni des clients, ni des unités statistiques : “Ce sont
des hommes libres, des femmes libres qui gardent leur droit sur la partie de
leur salaire investi dans la sécurité sociale…”
“En marche est né pour cela, affirme encore Herman
Kuypers : pour développer le sens humain de notre organisation, pour lutter
pour la défense de la personne, pour augmenter la chaleur de notre
solidarité fraternelle.”
Et de conclure : “Longue vie à En marche ! Que, comme
son titre l'indique, il ne soit pas seulement le reflet de ce que nous
sommes, mais qu'il traduise notre volonté d'avancer encore et toujours sur
la voie du progrès social !”
Christian Van Rompaey
Rédacteur en chef
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