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Le choix de la solidarité

 

Alors que l'Alliance Nationale des Mutualités chrétiennes s'apprête à fêter comme il se doit son centenaire, les 2 et 3 décembre prochains, autour de la solidarité, la CSC, en congrès à Ostende, vient de réaffirmer son engagement pour une solidarité large, pour tous, financée par l’impôt, reposant sur une sécurité sociale renforcée. Et fédérale!

 

"Nous ambitionnons une société plus solidaire, offrant davantage de possibilités d’épanouissement à chacun, (…) une société dont la finalité est de réduire les inégalités, d’apporter un soutien à ceux qui risquent d’être laissés pour compte, de créer une plus grande cohésion sociale.” Ainsi s’ouvre le texte voté par la CSC, à Ostende, à l’issue de son 33ème congrès consacré à la solidarité. Cette solidarité, à l’origine du syndicalisme et des mouvements sociaux, la CSC veut l’entretenir, la renforcer, la renouveler aussi parce que “les réponses d’hier ne sont pas nécessairement toujours adaptées aux questions de demain.” Dans un monde basé sur la concurrence et la “réussite” individuelle, cette option constitue un vrai défi. Durant trois jours, les militants se sont attachés à la définir et la traduire en résolutions; ce travail guidera l’action du syndicat chrétien au cours des prochaines années.

 

Au-delà de la bienfaisance

Ce sera le fil conducteur des négociations avec les partenaires sociaux et des positions à l’égard des gouvernements. “Les travailleurs n’ont jamais rien reçu en cadeau. Leurs droits n’ont jamais été des faveurs. Nous avons toujours dû travailler dur pour maintenir et renforcer la solidarité” a déclaré Luc Cortebeeck, président de la CSC. Le syndicat veut continuer dans cette voie et il opte pour une solidarité structurelle, bien au-delà de la bienfaisance. Certes, “il n’y a rien à reprocher à la bienfaisance et il est réjouissant de voir des actions de bienfaisance s’organiser spontanément après des catastrophes naturelles”. Mais cela ne suffit pas. “Notre solidarité repose non pas sur des faveurs, mais sur des droits. Il repose sur le béton armé des mécanismes structurels plutôt que sur les sables mouvants de l’émotion suscitée par des images télévisées”, affirme Luc Cortebeeck.

 

La CSC unanime veut que les mécanismes fondamentaux de la solidarité entre les travailleurs restent fédéraux.

Pour tous et par tous

Cette solidarité-là doit être aussi une solidarité large dont chacun peut récolter les fruits. “Les systèmes réservés aux pauvres deviennent rapidement de pauvres systèmes parce que les revenus moyens et élevés ne voient plus à quoi peuvent servir les mécanismes de protection”. Mais si la solidarité doit bénéficier à tous, son financement doit également être assuré par tous et l’impôt reste le meilleur moyen d’y parvenir. Encore doit-il être prélevé de manière équitable, progressive, en tenant compte de tous les revenus. “Que chacun rende à César ce qui est à César, comme les travailleurs doivent le faire. Faites-le à contre-coeur, soit! Mais faites-le avec civisme et en ayant le sens de la solidarité” a affirmé Luc Cortebeeck.

 

Un premier pilier fort

La solidarité définie par le congrès repose sur une sécurité sociale forte. “Le fait que les secteurs essaient de développer une sécurité sociale complémentaire est une bonne chose, comme c’est le cas en ce moment pour le deuxième pilier des pensions. Il nous faut pourtant continuer à donner la priorité au renforcement du premier pilier”, a souligné Luc Cortebeeck. Pour son organisation, c’est “une priorité fondamentale au vu du vieillissement qui approche, du chômage qui reste élevé. Le renforcement de la sécurité sociale reste une priorité fondamentale.”

La CSC entend renforcer la partie “recettes” de ce premier pilier grâce à une politique vigoureuse en faveur de l’emploi et plus de garanties pour le financement futur. Mais elle veut aussi en renforcer la partie “dépenses” de manière sélective (liaison des allocations au bien-être, allocations familiales, pécule de vacances, vieillissement) tout en sachant que “toute solidarité a ses limites”. Sans cela, elle court immanquablement à la faillite.

 

Une solidarité fédérale

La CSC unanime veut que les mécanismes fondamentaux de la solidarité entre les travailleurs - la sécurité sociale, le droit au travail, les conventions collectives de travail (CCT) interprofessionnelles - restent fédéraux. Vivement applaudi, Luc Cortebeeck affirme: “Nous ne sommes pas nostalgiques de la Belgique de papa. La CSC a suffisamment montré par le passé qu’elle entend participer à la réflexion sur la refonte de l’Etat! Toutefois, nous sommes en droit de nous poser des questions sur la surenchère communautaire actuelle. De nouvelles régionalisations déboucheront-elles sur une meilleure politique? Serons-nous mieux gouvernés? Les entreprises se porteront-elles mieux? Et, surtout, le groupe des travailleurs dans son ensemble y gagnera-t-il quelque chose? C’est sur ce critère que nous évaluerons ce qui nous sera présenté.” Conscient que l’on n’évitera pas le débat sur la réforme de l’État, il engage la CSC à garder la tête froide et à bien se préparer.

 

Pour aujourd’hui et pour l’avenir

Tout ceci est évidemment en contradiction totale avec l’idéologie prônée par l’extrême droite. C’est pourquoi Luc Cortebeeck la pointe comme l’un des “destructeurs de solidarité” qu’il est indispensable de stopper. “Est-ce notre rôle de nous y opposer? Oui, c’est notre devoir. Car l’extrême droite conspue toutes les valeurs que nous défendons. Elle présente une menace directe pour notre type de syndicalisme solidaire. C’est un funeste parasite qui trouve ses racines dans les périodes les plus sombres du XXème siècle, infecte et pourrit la démocratie” a-t-il déclaré. Construire une solidarité pour le présent et pour l’avenir passe “en politique, par une bonne gouvernance, une bonne opposition démocratique et, dans les organisations, par l’écoute des gens et de leurs problèmes, le dialogue, la résolution de leurs problèmes réels et le choix de la tolérance”.

Anne-Marie Pirard

 

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