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A suivre... (3 novembre 2005)

 

Agir pour les pensions dès aujourd'hui

 

Le gouvernement fédéral a présenté son «Pacte de solidarité entre les générations». Un Pacte vivement critiqué par les syndicats. Pour sa part, l’UCP, mouvement social des aînés, attendait que le gouvernement prenne des dispositions pour garantir le financement structurel des pensions. A l’analyse, ces dispositions sont insuffisantes.

 

 Lire également ci-dessous :

La mobilisation, et après ?

 

Qu’annonce le «Pacte de solidarité entre générations» pour les pensions? En définitive pas grand chose. La plus grande partie du texte aborde la question des fins de carrière. Pourtant, revaloriser les pensions est une priorité. Les pensions légales belges sont parmi les plus faibles de l’Union européenne. Les «minima» pensions pour les salariés comme pour les indépendants se situent sous le seuil de pauvreté. Le pouvoir d’achat relatif des pensionnés par rapport aux actifs diminue avec le temps, ce qui rend nécessaire le fait de lier les montants des pensions au bien-être.

 

Par rapport à cette réalité, les solutions avancées aujourd’hui sont nettement insuffisantes. Le gouvernement fédéral déclare qu’il souhaite «faire quelque chose pour les pensions». Dans les faits, seuls de faibles moyens sont en réalité consacrés à la revalorisation ponctuelle de certaines pensions d’ici 2007. Ce n’est qu’après les élections qu’une augmentation structurelle serait prévue. Le même gouvernement s’était pourtant engagé lors du sommet de 2004 à Ostende à la mettre en œuvre dès 2007. Cette augmentation des pensions se fera forfaitairement, soit sans lien effectif avec l’augmentation du salaire moyen. La distance entre l’évolution des pensions et l’augmentation des salaires des actifs va donc continuer de croître, même si elle sera quelque peu ralentie.

 

 Le Mouvement social des aînés, l'UCP, déplore que le gouvernement continue à présenter cela comme une liaison au bien-être. Elle associe cette interprétation à un abus de langage!

 

Trois mauvaises pistes

 

Quelles sont dès lors les pistes proposées par le gouvernement qui ont un impact pour les pensionnés? Nous en relevons trois dans la note gouvernementale.

 

Premièrement, permettre aux pensionnés de travailler après 65 ans. Or, ce type de mesures ne touchera qu’une minorité de personnes.

 

La deuxième piste concerne les pensions complémentaires souscrites via l’employeur et les pensions complémentaires privées (2e et 3e piliers). Or, pour les pensions actuelles, cette piste est sans effet. De plus, aujourd’hui, approximativement un tiers seulement des travailleurs peut bénéficier de pensions complémentaires via leur employeur. Enfin, ce sont souvent ceux qui bénéficient déjà des meilleures pensions du premier pilier qui ont l’occasion de bénéficier de pensions complémentaires via leur employeur ou de cotiser complémentairement auprès de compagnies privées.

 

La troisième piste est l’épargne individuelle. Ce n’est pas à proprement parler un soutien du gouvernement puisque les taxes sur les SICAV doivent conduire à des investissements à risques. Or, tout conseiller financier sait que seules les personnes qui ont les moyens d’attendre sont en capacité de prendre des risques. Les petits épargnants, dont les pensionnés, correspondent rarement à ce profil. Ne reste donc pour ces personnes que la solution du livret d’épargne, dont les taux sont inférieurs à l’inflation!

 

L’Union Chrétienne des Pensionnés estime qu’aucune de ces pistes n’est réellement sérieuse. La note ne cache d’ailleurs pas la volonté du gouvernement: maintenir les actifs au travail le plus longtemps possible de manière à garder un rapport suffisant entre les actifs et les pensionnés pour assurer le paiement des pensions. Pour l’UCP le «pari sur l’emploi» formulé tel quel par le gouvernement tient plus de la spéculation.

 

Une piste plus certaine était possible. Avec la diminution de la dette, le gouvernement avait les moyens de doter le fonds de vieillissement et assurer l’avenir des pensions futures. Mais rien n’a été fait. Cette décision plus que toute autre démontre que le gouvernement continue de mener une politique de gestion à court terme, communiquée par effet d’annonce et rythmée par les reports successifs de ses décisions. L’avenir des pensions se prépare pourtant dès aujourd’hui et l’UCP estime qu’une action concrète et rapide est nécessaire, maintenant.

 

Vincent Gingler, UCP,

mouvement social des aînés

La mobilisation et après?

Entre 80.000 et 100.000 personnes ont défilé le vendredi 28 octobre dernier à Bruxelles contre le Pacte de solidarité entre les générations et principalement la réforme des fins de carrière. De nombreux points de friction existent en effet entre le gouvernement fédéral et les syndicats. Voici les principaux.

1. L’accès à la prépension conventionnelle: Le gouvernement compte porter en 2008 l’âge de la prépension conventionnelle à 60 ans au lieu de 58 aujourd’hui à condition d’afficher 30 ans de carrière pour les hommes et 26 pour les femmes (respectivement 35 et 28 ans à partir de 2012). Les syndicats s’opposent à cette réforme et plaident pour un élargissement des périodes assimilées dans le décompte des carrières complètes spécialement pour les femmes qui travaillent à temps partiel ou ont une carrière morcelée. Les syndicats exigent une solution raisonnable pour les métiers lourds, le gouvernement voulant a contrario que les dispositions actuelles deviennent une exception.

2. Les restructurations: Le gouvernement compte limiter le recours aux prépensions en créant des cellules emploi par lesquelles les travailleurs devraient passer six mois dans l’espoir d’une réinsertion professionnelle sous peine de perdre leur droit à la prépension en dernier recours. Les prépensionnés devraient par ailleurs rester disponibles sur le marché de l’emploi jusqu’à 58 ans. Pour les syndicats, ce n’est pas la prépension qui crée la restructuration. Et ce n’est pas

la cellule emploi qui crée l’emploi. Ils demandent donc de ne pas remettre en cause un système qui permet de ne pas pénaliser lourdement les victimes de restructurations.

3. La fausse prépension ou le Canada dry: Le gouvernement entend dissuader le recours à la fausse prépension pour ceux qui n’ont pas l’âge d’être prépensionnés. Ainsi, le complément financier à l’allocation de chômage ou à l’allocation de crédit-temps serait frappé d’une taxe. Le front commun syndical refuse qu’on touche à cette formule, génératrice d’emploi pour les jeunes.

4. Le crédit-temps: Le gouvernement entend que le crédit-temps à 4/5ème devienne un droit dès 55 ans sauf pour les fonctions-clés. Par contre, l’interruption de carrière ne serait plus possible que pendant un an sur l’ensemble de la carrière. Les organisations syndicales rejettent l’idée d’une exception pour les fonctions-clés et n’acceptent pas que le gouvernement restreigne la négociation paritaire, de nombreuses CCT élargissant le droit au crédit-temps.

5. Le travail des jeunes: De nouvelles diminutions de cotisations patronales devraient être instaurées pour inciter à l’embauche des jeunes. Les syndicats réclament un solide plan d’embauche avec une réelle garantie de créations d’emplois pour les jeunes.

Le gouvernement fédéral a annoncé qu’il ne ferait pas marche arrière en dépit de la mobilisation syndicale. Mais des concessions pourraient être faites sur les modalités d’application du Pacte. Il est trop tôt toutefois pour en parler… A suivre, comme on dit dans ces circonstances.

JD

 

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