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A suivre (3 octobre 2002)

 

La voiturette ou la tribune,

un obstacle au transport?

Au lendemain de la Semaine de la Mobilité, l’Association Chrétienne des Invalides et Handicapés (ACIH) et le service Aide Aux Malades de la Mutualité Chrétienne (AAM) publient les résultats d’une enquête concernant le transport des personnes à mobilité réduite.

Au total, via cette enquête, pas moins de 350 personnes ont évalué les moyens de locomotion mis à leur disposition tant par les pouvoirs publics, que par le réseau associatif et le secteur privé commercial. 350: un nombre d’enquêtes valablement et suffisamment complétées qui n’est peut-être pas représentatif de l’ensemble des personnes moins valides de notre pays mais qui est tout de même assez significatif que pour en tirer quelques conclusions. C’est ce que l’AAM et l’ACIH se sont attardés à faire…

En effet, à l’heure où certains préconisent d’utiliser au mieux et le plus régulièrement possible les transports en commun afin d’éviter les problèmes liés au trafic, de désengorger les villes et de limiter les nuisances environnementales, d’autres, aujourd’hui, au XXIe siècle, se voient encore presque privés de leur utilisation… Simplement parce qu’utiliser ces transports en commun reste aujourd’hui trop compliqué… Combien de quais de gare sont équipés d’une rampe d’accès ? Combien de bus, de trams et de trains sont accessibles aux personnes se déplaçant en tribune, avec une voiturette (ou même avec une poussette pour enfants, d’ailleurs) ? On ne peut nier la bonne volonté des chauffeurs et des chefs de gare, toujours prêts à aider, mais comment acquiert-on l’autonomie de cette façon ?

 

L’enquête révèle que le moyen de transport le plus fréquemment utilisé par les personnes à mobilité réduite reste la voiture particulière d’un ami, d’un membre de la famille ou d’un bénévole. Ensuite viennent les transports en commun traditionnels (bus, train et métro) et la voiture personnelle. Enfin seulement arrivent les bus adaptés tels que le TEC 105, ou le bus de la STIB et les taxis commerciaux adaptés.

Pourquoi ces derniers modes de transport restent-ils si peu utilisés alors qu’ils sont spécifiquement mis sur pied pour la personne à mobilité réduite ? Les constats sont nombreux et ne demandent qu’à disparaître…

 

Des transports adaptés ? Une réelle alternative ?

En réalité, les transports en commun tels que le TEC 105 et le bus adapté de la STIB, sont très peu, voire pas, utilisables en soirée ou en week-end (vive la petite sortie du samedi soir dans ces conditions !). En outre, ils ne sont pas adaptés, tout comme les transports en commun traditionnels, aux personnes handicapées de la vue et/ou de l’ouïe. Il arrive également régulièrement aux utilisateurs de faire face à un refus quand ils font la demande pour ce type de transport… Alors que la demande doit être faite au plus tard trois jours avant le déplacement prévu, le refus peut survenir encore quelques heures avant le voyage… En effet, le bus 105 fonctionne par priorité et il est pratiquement impossible de l’utiliser pour un transport autre que médical… Enfin, il semblerait aussi que ce service reste encore méconnu. Or, il ne peut déjà répondre aisément à toutes les demandes qui lui sont faites. S’il faut souligner ces initiatives positives mises en place par le TEC et la STIB, il faut reconnaître qu’elles ne sont pas encore très pratiques. De même, certaines régions plus retirées ne sont pas encore couvertes par ce type de transports. De plus, proposer aux personnes handicapées un transport différent, c’est aussi les couper de la convivialité des transports traditionnels…

Par ailleurs, il existe quelques sociétés privées de taxis adaptés mais celles-ci sont très peu répandues, méconnues et leur coût reste très élevé, comme pour les autres taxis. Ce type de transport ne répond que très peu aux besoins quotidiens de mobilité : qui prend le taxi pour aller au supermarché ou chez le dentiste ?

 

Quelles autres possibilités pour se déplacer ?

Les personnes handicapées qui peuvent le faire choisissent la voiture, la leur, celle d’un ami, d’un membre de leur famille ou d’un bénévole pour se déplacer. Certes, ce mode de transport n’est pas le plus écologique et ne désengorgera pas nos villes, mais il est synonyme de liberté et de flexibilité comme pour tout un chacun…

Il serait assez facile de s’arrêter à ce constat mais tel n’est pas le but poursuivi par l’enquête. Il faut admettre que plusieurs initiatives utiles ont été mises sur pied tant par les pouvoirs publics que par le secteur associatif ces dernières années. Mais beaucoup de chemin reste à faire si nous voulons vivre et évoluer dans un monde adapté à tous.

 

A la suite de cette enquête, l’ACIH et l’AAM poursuivront leur travaux au sein d’une commission de vigilance sur la mobilité. Celle-ci se donne pour objectif de travailler sur l’élaboration de revendications concernant le transport des personnes à mobilité réduite et le suivi de leur application. Ces revendications feront l’objet d’un mémorandum qui sera transmis aux différents partis à la veille des élections de juin 2003.

Magali Roman

 

Si vous avez des témoignages à nous communiquer, si vous souhaitez rejoindre notre commission ou obtenir les résultats complets de l’enquête, contactez le service Aide Aux Malades au 02/246.47.85.