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A suivre (17 janvier 2002)

 

“En avant, l’école!”

 

Chacun peut entendre régulièrement monter “A la une” la plainte des enseignants. Il n’y a guère d’école où l’on ne s’interroge pas sur les objectifs de la formation et le sens de l’éducation scolaire, sur les contraintes de l’école de plus en plus mal acceptées par de nombreux jeunes - et de plus en plus tôt -, ainsi que sur le manque de moyens disponibles.

 

Faut-il s’en étonner ? “L’’école n’est pas une île, affirme le chanoine Beaudouin, directeur général de l’enseignement catholique. Tous les acteurs de l’école, - les enseignants, les directeurs, les éducateurs, les parents - sont confrontés aux mutations de notre temps…” De la mondialisation au puissant courant de développement individuel, des nouvelles figures de la famille et du couple aux avancées des technosciences, du métissage des cultures à la promotion des droits humains, de la montée du Marché aux engagements humanitaires… tous ces thèmes, les jeunes les vivent avec intensité.

Pour réfléchir aux questions nouvelles qui se posent ainsi avec force à l’enseignement en général, et à l’enseignement catholique en particulier, tout au long de l’année dernière, 3 groupes de travail se sont réunis régulièrement afin de repenser la mission de l’école chrétienne. Dans les mois qui viennent, ces questions vont rebondir vers tous les acteurs de l’école. L’enseignement catholique se prépare ainsi à un grand Congrès d’orientation qui se tiendra les 11 et 12 octobre 2002 à Louvain-La-Neuve.

 

Parmi les défis à relever, le chanoine Beaudouin en relève trois qui interpellent particulièrement l’école catholique : le pluralisme des convictions, la dualisation croissante de la société et, à sa suite, du système scolaire, les nouvelles exigences de la démocratie d’aujourd’hui. “Comment, dit-il, concilier enseignement confessionnel et reconnaissance d’un pluralisme de fait au sein de l’école ? Comment réduire l’écart entre établissement bien nantis et ceux qui sont à la limite de la survie ? Comment faire en sorte que l’enseignement catholique se dote d’une légitimité démocratique renouvelée dans ses structures ?”

Un pluralisme situé

La pluralité des publics scolaires (croyants, non-croyants, catholiques, musulmans, laïcs…) ne doit pas être perçue comme une menace mais comme une chance de mettre en relation dans l’école les élèves et la culture chrétienne. Il ne s’agit pas de diluer ses convictions, ni de les taire, mais de garder active la question de Dieu tout en acceptant cette diversité de publics qui souhaitent recevoir une formation dans une école de tradition chrétienne.

Cette diversité n’empêche pas de faire grandir un projet commun de société qui s’articule autour de ce que le chanoine Beaudouin appelle : “la mémoire subversive de l’Évangile”. En effet, l’Évangile nous aide à tenir une attitude critique à l’égard de certaines séductions de la société actuelle dominée par les valeurs du Marché comme l’obsession d’une croissance qui néglige la qualité de vie, le seul objectif d’accumulation de richesses, un modèle de réussite sociale égoïste. L’Évangile est subversif pour notre monde actuel car il nous invite à nous placer du côté des victimes.

Faire sens

Une école chrétienne ne peut “faire sens” dans notre monde actuel que si elle contribue à recomposer le lien social d’une manière plus équitable. Les écoles catholiques ne sont pas toutes des écoles de riches comme certains le laissent parfois entendre. Mais la diversité des écoles catholiques est inégalement répartie. Trop d’écoles concentrent trop d’élèves provenant de familles démunies tandis que d’autres ne rassemblent que des élèves de familles aisées. L’Enseignement catholique estime que l’on peut faire mieux en incitant toutes les écoles d’un réseau à porter ensemble, par sous-région, l’ensemble des services à rendre aux jeunes. Autrement dit, il faut favoriser une culture de la solidarité entre écoles au sein du réseau catholique.

Une nouvelle légitimité

S’il fut une époque où l’école catholique allait de soi, cette légitimité ne s’impose plus automatiquement aujourd’hui pour tous. Quelle est la pertinence d’une école confessionnelle dans une société déconfessionnalisée où les piliers traditionnels ont largement perdu de leur autorité ? Les gens vont de moins en moins vers des institutions pour des raisons d’appartenance philosophique que pour la qualité des services qu’elles rendent. L’Enseignement catholique rappelle qu’il accueille aujourd’hui plus de la moitié des élèves en Belgique francophone et qu’il fait sans aucun doute aussi bien que d’autres avec moins de moyens.

Repenser l’école catholique, explique le chanoine Beaudouin, c’est avant tout repenser l’école tout court. “Le sens chrétien de l’école, dit-il, ne consiste pas à saupoudrer un peu de religion autour des activités scolaires. Le sens chrétien de l’école ne peut que s’articuler au sens de l’école tout court.

Pourquoi les jeunes vivent-ils l’école davantage comme une contrainte que comme une chance ? Parce que l’école est devenue une usine à apprendre, orientée de plus en plus exclusivement vers des savoirs utiles pour une réussite économique et sociale. Ainsi, on lui a ôté sa fonction de plaisir. L’école est de moins en moins une communauté de vie où l’on construit son identité. On oublie aussi que l’école transmet un patrimoine culturel.

 

L’école ne doit pas seulement permettre l’accès à un métier lucratif mais surtout éveiller à une meilleure intelligence et à une meilleure compréhension du monde dans lequel on vit.

L’école ne forme pas seulement des acteurs économiques. Elle construit des personnalités.”

Christian Van Rompaey

(17 janvier 2002)

“En avant l’école !” se veut moins un thème qu’un encouragement aux acteurs de l’enseignement à se rencontrer et discuter des différents enjeux de l’enseignement dans leur région en vue d’un Congrès qui se tiendra les 11 et 12 octobre prochains à Louvain-La-Neuve. Des outils de réflexion et d’animation sont disponibles ainsi qu’un magazine interne, une vidéo, des possibilités de conférences pédagogiques et des propositions d’animation. 

 

Renseignements : SeGEC, rue Guimard, 1 - 1040 Bruxelles

Tél. : 02/507.06.20 - Fax : 02/507.06.21 - Internet : www.segec.be/congres  - Courriel : enavant@segec.be