Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

A suivre... (17 mai 2001)

 

Pour l'accès aux nouveaux médicaments :

Le “remboursement provisoire” constitue une solution sociale

 

Pour favoriser l’accès à de nouveaux médicaments utiles, la Mutualité chrétienne propose une “procédure de remboursement provisoire”.

 

Les enfants qui souffrent d’une “paralysie cérébrale” présentent en fait très souvent un état de spasme permanent des muscles des membres inférieurs, ce qui rend presque impossible l’apprentissage de la marche. Jusqu’à présent, on ne pouvait remédier à ce problème qu’avec la pose répétée de plâtres, complétée d’interventions chirurgicales multiples. Depuis quelques mois, une nouvelle perspective de traitement s’ouvre pour ces enfants. Il s’agit d’un traitement utilisant un médicament : le BOTOX. Mais de nombreuses lacunes dans le dossier introduit par la firme a retardé le remboursement de ce médicament chez ces enfants. Pour leur donner accès sans plus tarder au remboursement du BOTOX tout en garantissant la qualité de son utilisation, la Mutualité chrétienne propose une “procédure de remboursement provisoire”.

Le BOTOX contient de la toxine botulique. Cette toxine naturelle entraîne une paralysie très localisée au sein du muscle où elle a été injectée. Le traitement avec la toxine botulique permet d’aider ces enfants souffrant de spasmes musculaires, même en bas âge. Grâce à ce traitement, il est possible de reporter des interventions de plusieurs années, jusqu’à ce que l’enfant soit suffisamment grand. Dans certains cas, les opérations peuvent même ne plus être nécessaires. A la suite de ce traitement, on observe en effet moins de malformations articulaires ou de raccourcissements musculaires. La toxine botulique de type A (BOTOX), qui est déjà remboursée pour d’autres affections rares au niveau de la face et du cou, entrera bientôt en considération pour le remboursement dans le cadre du traitement des enfants atteints de paralysie cérébrale. Ce dossier a une grande importance pour les personnes qui attendent un remboursement de ce traitement spécifique, par ailleurs onéreux (il coûte en moyenne 28.000 F et doit être répété en moyenne 4 fois sur une période de 7 ans). Il peut également servir de modèle pour accélérer l’accès des patients au remboursement de nouveaux médicaments coûteux et indispensables dans le traitement de certaines pathologies.

 

En effet, les nouveaux médicaments sont chers et, bien souvent, le manque de qualité des dossiers introduits par les firmes responsables de leur mise sur le marché empêche que la procédure de remboursement soit suffisamment rapide. C’est pourquoi l’admission au remboursement se fait parfois attendre... trop longtemps pour les médecins et surtout bien trop longtemps pour les patients qui en ont besoin. Leurs prix élevés obligent d’ailleurs bien souvent certains de ces malades à abandonner prématurément le traitement.

Aussi, la Mutualité chrétienne a toujours œuvré en faveur d’un remboursement plus rapide des nouveaux médicaments. Mais pas n’importe comment ! Elle souhaite qu’un remboursement plus rapide soit fondé sur de solides bases scientifiques, médicales et sociales sans se concentrer uniquement sur les prix et les volumes. Pour résoudre ce problème de remboursement plus rapide de certains nouveaux médicaments, et surtout pour mieux protéger le patient, la Mutualité chrétienne propose que, pour ces médicaments, soit instaurée une procédure de remboursement provisoire, en la conditionnant à un schéma d’utilisation optimale du produit concerné ainsi qu’à une évaluation de ses effets réels dans la pratique de tous les jours.

 

Le dossier du BOTOX chez les enfants atteints de paralysie cérébrale illustre bien la nécessité d’agir prudemment pour certains médicaments. Le produit n’aura un effet optimal qu’après une analyse précise des muscles à traiter, réalisée en filmant la démarche de l’enfant sous des angles bien précis, et en mesurant l’activité électrique de chacun des muscles concernés. Après avoir reçu des injections de quantités bien déterminées de toxine botulique, différentes pour chaque muscle traité, le patient doit faire des exercices pour apprendre à utiliser les “bons” muscles de façon correcte et les entretenir. Ces modalités d’administration complexes démontrent suffisamment qu’il faut fixer des conditions pour l’utilisation et le remboursement d’un tel produit. Dans le cas contraire, on ne tiendrait compte que de l’injection et non pas du traitement dans son intégralité. Le fait de rassembler un schéma d’utilisation optimal, un remboursement provisoire et un enregistrement de l’effet réel réalisé pourrait également constituer une méthode applicable dans plusieurs autres dossiers qui posent les mêmes questions en termes de qualité des soins.

 

François Sumkay

Médecin-conseil à l’ANMC

Représentant au Conseil technique
des spécialités pharmaceutiques