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A suivre (18 octobre 2001)

Cent ans pour aborder le 21e siècle

Tour à tour, les mutualités chrétiennes des différentes régions de la Communauté française, célèbrent le centenaire de leur création. Le 7 octobre dernier, c’était au tour de la Mutualité chrétienne du Luxembourg de faire la fête, mais aussi de préparer l’avenir.

Georges Théodore, président de la Mutualité chrétienne de la Province du Luxembourg, affirme d’emblée, dans son discours d’accueil :”Centenaires, nous abordons ce siècle nouveau avec une ardeur juvénile, et des projets pleins la tête !” tandis que B. Caprasse, Gouverneur de la Province du Luxembourg, souligne combien la Mutualité chrétienne a marqué de son action l’histoire sociale du XXe siècle dans le pays et combien la région attend encore beaucoup de la Mutualité dans les prochaines années. Marc Justaert, président de l’Alliance nationale des Mutualités chrétiennes, rappelle ensuite comment “le mouvement est parti de solidarités locales, de personnes qui ont ressenti cette absolue nécessité de se mettre ensemble pour faire face aux risques de pertes de revenus, suite à la maladie, à une époque où l’industrialisation faisait son apparition, pour, très rapidement, se regrouper en entités plus larges, constituer des fédérations et une union nationale.” Tout au long de cette histoire, constate-t-il, la Mutualité du Luxembourg a développé un important réseau associatif, avec la participation de nombreux bénévoles, conciliant ainsi parfaitement l’exécution des tâches propres à l’exécution de l’Assurance obligatoire ainsi que l’organisation des services complémentaires.

Michel Incourt, Directeur de la Mutualité chrétienne de la Province du Luxembourg, absent pour des raisons de santé, rappelle dans son message quelques éléments d’histoire et montre bien le chemin parcouru.

En 1901, dit il, lorsque la Mutualité du Luxembourg voit le jour, les débuts sont bien timides. Qui pouvait alors prévoir que celle-ci atteindrait un jour les 70.000 membres (soit 120.000 bénéficiaires)? Entre 1900 et 1914, 43 sections sont fondées, comptant 1.614 membres. Les services sont modestes (un franc d’indemnité journalière pendant 6 mois en cas de maladie!). Ensuite, la guerre de 14-18 impose un ralentissement du développement. Mais dans les années vingt, la Mutualité du Luxembourg connaît une expansion rapide. Le nombre des sections passe de 43 à 97. Elles rassemblent plus de 12.000 membres.

Les services médico-pharmaceutiques couvrent l’ensemble de la famille. De nombreux et nouveaux services sont organisés : une caisse de chirurgie et de médecine spécialisée, un service anticancéreux, un service antituberculeux et de cures d’air, des indemnités de naissance et de décès…

A partir du 28 décembre 44, date de l’Arrêté Loi organisant la Sécurité sociale, tous les salariés sont tenus de s’affilier à une mutualité de leur choix. A cette époque, plus de la moitié de la Province du Luxembourg s’affiliera à la Mutualité chrétienne.

Ce chiffre ne cessera d’augmenter avec les affiliations successives des Fonctionnaires, des Indépendants, des travailleurs frontaliers… Alors qu’en 1945, 10 employés constituaient le personnel permanent de la Fédération du Luxembourg et desservaient 18.000 titulaires (45.000 bénéficiaires), s’appuyant sur 70 sociétés primaires, aujourd’hui, en 2001, la Mutualité du Luxembourg compte 120 employés et dessert, avec l’aide de 128 délégués, 70.000 titulaires (120.000 bénéficiaires). Un tel développement (il faut encore citer 4 asbl qui comptent une trentaine de personnes) n’aurait pu se réaliser sans le concours de nombreuses personnes engagées dans le mouvement mutualiste.

Mais demain de quoi sera-t-il fait se demande aussi Michel Incourt ? L’explosion des moyens de communication, l’évolution rapide des techniques informatiques modifieront les relations entre tous les partenaires, les prestataires de soins, les Organismes assureurs, mais aussi les affiliés. Les procédures actuelles de travail subiront d’importants changements. Mais aussi, ces dernières années, le contexte politique, économique et social est en pleine mutation ! “On peut même dire qu’il ne nous est pas des plus favorables. En effet, qu’en sera-t-il demain de notre statut belge ? Résistera-t-il à l’ouverture des frontières et, sans doute, à la concurrence d’autres mutualités ? Enfin, les frais d’administration alloués aux organismes assureurs sont en constant décalage structurel par rapport à l’évolution des dépenses. Une telle situation ne pourra tenir indéfiniment…” Le défi est là. Et, la mutualité doit le relever afin de pouvoir répondre aux objectifs que lui assigne la loi sur les mutualités. Si sa tâche première est d’exécuter de manière efficace l’assurance obligatoire, elle se doit aussi de développer de nouveaux réseaux de solidarité afin “d’octroyer aide, information, guidance et assistance, en vue de promouvoir le bien-être physique, psychique et social de leurs affiliés.”

Les secrétariats locaux de la mutualité ne sont pas seulement des guichets où l’on rembourse les soins de santé. Ils doivent être des centres de services sociaux, des maisons de la santé et de la mutualité au sein de la région. Dans ces centres, professionnels, bénévoles et militants mutuellistes seront animés d’une même préoccupation : mettre ensemble au point les objectifs à poursuivre en matière de santé et de solidarité. Et d’affirmer : “Si telle n’est pas notre volonté politique, nous risquons alors de laisser le champ libre au secteur marchand, aux assurances privées dont l’objectif lucratif aurait pour conséquence inéluctable l’éclatement d’une solidarité bien comprise et l’émergence d’une société duale où les moins nantis seraient davantage marginalisés.”

Ces propos étaient aussitôt relayés par Edouard Descampe, Secrétaire Général de l’Alliance nationale des Mutualités chrétiennes: “Des voix s’élèvent pour réclamer des coupes dans les budgets sociaux. Ce sont les voix de ceux qui ne sont ni malades, ni âgés, de ceux qui ont un travail bien rémunéré… Redoutable majorité de bien portants tentés par le repli individualiste et le mirage de sociétés compétitives qui n’hésitent pas à broyer les plus faibles…” En ce moment même s’opèrent de dangereux arbitrages : “Si demain des suppléments se déploient partout rendant les soins plus chers et donc moins accessibles, alors, ce sera aussi l’heure de vérité pour le mouvement mutuelliste !”

Christian van Rompaey