Familles
(6 janvier 2011)
Les mères :
anges et… sorcières!
Les
filles et leur mère : tout un poème! Certains y ont consacré des livres,
d'autres des films ou des documentaires tour à tour sérieux, cocasses,
impertinents. Dans un dossier récent, “Couples et familles” propose des
tranches de vie singulières, enrichies du regard de quelques experts.
Objectif : aider à mieux vivre ces relations et à s'affranchir du poids des
modèles.
“Et
c'est ma mère, ou la vôtre… Une sorcière, comme les autres….” Mis en
exergue à la fin d'un témoignage, ce court extrait d'une chanson d'Anne
Sylvestre reflète bien les relations parfois tumultueuses entre les mères et
leurs filles, objet du dernier dossier de l'association d'éducation
permanente “Couples et familles”. A toutes celles (et ceux!) qui n'ont pas
envie de se farcir la lecture d'un précis de psychologie, mais qui ne
rechigneraient pas à assouvir leur curiosité envers la relation mère/fille,
on ne saurait trop recommander la lecture de ces quelque 80 pages, profondes
mais faciles à lire, riches d'interrogations, de témoignages de “simples”
femmes ou d'experts jamais abscons (psys, thérapeutes, etc.) et de
propositions pour harmoniser les relations en question.
Au départ, un constat,
résume en préface José Gérard, le coordinateur de la publication : dès que
le thème mère/fille est abordé, les langues se délient, les enjeux culturels
et sociétaux affluent (la pub adore les jeunes filles accompagnées de leur
mère, évidemment jeune et superbe), la littérature y met son - volumineux -
grain de sel (que de publications psychologiques, sociologiques ou
romanesques à ce sujet!). Mais, dès qu'il s'agit de trouver des femmes
prêtes à livrer leur expérience ou leur ressenti sur leurs relations avec
leur mère, les difficultés surgissent. Cette expédition au cœur de
l'intimité familiale s'avère trop remuante, trop perturbante, trop… inutile.
Et, très vite, l'on parle de fusions étouffantes, de cordons ombilicaux
jamais rompus, d'ingérences insupportables (pour la fille comme pour son
conjoint), de rivalités épuisantes - souvent inconscientes - etc.
A l'arrivée de cette
recherche, un autre constat: les relations mère/fille ne sont jamais
totalement figées. Elles peuvent évoluer et s'épanouir, par exemple à la
faveur d'événements familiaux ou personnels: accession à l'adolescence,
naissances, voire décès, etc. Dans ce sens, la relation mère/fille est
peut-être la plus exigeante de toutes, du fait qu'elle oblige, plus que chez
les garçons, à s'ouvrir vers l'autre en partant d'une similitude
existentielle: passer de l'identification à la différenciation…
Pour arriver à cette
conclusion, “Couples et familles” interroge le modèle de complicité
mère/fille véhiculé par la pub et analyse la notion de conflit de
générations au féminin. L'association met sur le grill l'image de la femme
en charge du “bien-être domestique” qui parasite tellement de relations et
donne également la parole à ces femmes qui vivent une relation équilibrée
avec leur mère. Proches et liées, mais autonomes et… libres.
Enrichi d'une boîte à
outils (suggestions de lectures, de films, de DVD, etc.), ce livret pourrait
constituer, à certains égards, une invitation implicite à ne pas attendre
trop passivement le temps de la réconciliation, “parfois au soir de la
vie, quand la mère s'abandonne enfin et oublie un peu le rôle qu'elle
s'imposait de jouer ou qu'elle se croyait inconsciemment obligée de jouer”…
// Ph.L.
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Infos: 081/45.02.99
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