Maladies chroniques
(17 mai 2012)
BPCO
A bout de souffle
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© Pierre Rousseau/Belpress |
La
broncho-pneumopathie chronique obstructive, appelée communément BPCO, se
caractérise par une difficulté à respirer qui augmente au fil des années et
devient permanente. A l’occasion de la journée mondiale sans tabac (le 31
mai), le Fonds des affections respiratoires (Fares) attire l’attention sur
cette maladie respiratoire très invalidante, souvent diagnostiquée
tardivement et dont le tabagisme est la cause principale.
Bronches
enflammées, essoufflement, toux, sifflements et expectorations : tels sont
principaux symptômes de la broncho-pneumopathie chronique obstructive
(BPCO), qui regroupe la bronchite chronique et l'emphysème. La principale
cause en est le tabagisme (80 à 90% des BPCO), loin devant la pollution
atmosphérique ou l'exposition à certains produits irritants.
La maladie se
caractérise par une difficulté à respirer qui augmente au fil des années.
S’installant sournoisement sur vingt à vingt-cinq ans, elle finit par
entraîner une perte irréversible de la capacité respiratoire. Elle limite
alors très fortement le patient dans l’accomplissement de ses activités
quotidiennes. Généralement, la BPCO est diagnostiquée trop tardivement. Soit
parce que les symptômes comme la toux et les expectorations sont
inexistants, soit parce qu’ils semblent “normaux” pour les fumeurs. En
général, lorsque le patient consulte enfin un praticien, il a déjà perdu
près de 50 % de sa capacité respiratoire. Il est donc nécessaire de réaliser
un dépistage précoce grâce à un test de spirométrie réalisé chez son médecin
traitant ou chez un spécialiste. Cet examen, simple, mesure la quantité
d’air qu’une personne peut respirer et le fonctionnement de la respiration.
“La BPCO est
une redoutable tueuse qui empoisonne la vie de millions de patients,
constate le Fares. Dans le monde, 84 millions de personnes en souffrent
et elle est la cinquième cause de mortalité. D'une manière générale, la BPCO
est fréquente dans des pays au climat tempéré et humide, comme la Belgique,
où plus de 400.000 personnes en souffrent – 5 à 8% des hommes, un
pourcentage un peu moins élevé chez les femmes”. Elle augmente avec
l’âge et est plus élevée dans les zones urbanisées, les classes
socio-économiques plus défavorisées et chez les personnes
professionnellement exposées (aux poussières, fumées et autres irritants).
Aujourd’hui, elle est même reconnue comme une maladie épidémique. Le nombre
de personnes atteintes devrait doubler, voire tripler au cours des dix
années à venir. En cause principalement : le tabagisme des femmes et celui,
de plus en plus précoce, des jeunes.
A l’heure actuelle,
aucun traitement ne permet de guérir cette maladie. La seule mesure qui
puisse en ralentir l’évolution est l’arrêt total du tabagisme. Il existe par
ailleurs des traitements permettant de maintenir la qualité de vie du
patient dans des conditions aussi proches que possible de la normale. Le
Fares rappelle que les fumeurs peuvent bénéficier d’un remboursement par l’Inami
des consultations d’aide à l’arrêt du tabac auprès de médecins ou
tabacologues reconnus (lire aussi l’article “Eteindre l’envie de fumer” en
page 7).
//JD
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