Maladies
(19 mars 2009)
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AVC - Un jour, tout bascule…
Détecter
les risques
d’accident
vasculaire cérébral
Un
accident vasculaire cérébral (AVC), aussi appelé thrombose ou attaque
cérébrale, peut être lourd de conséquences. Le patient peut décéder ou en
sortir physiquement handicapé. Reconnaître – très rapidement – les symptômes
de l’AVC permet de sauver des vies. Chaque minute compte.
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© Jean-françois Dupuis/Belpress |
Une
irrigation permanente est indispensable dans toutes les régions du
cerveau qui commandent nos activités quotidiennes. Si elle n’a pas lieu,
des difficultés importantes surviennent. Différentes fonctions peuvent
être affectées: le langage, la motricité, la vue, la mémoire,
l’équilibre, etc.
Un AVC peut se présenter
sous deux formes: l’infarctus cérébral et l’hémorragie cérébrale. Dans 80%
des cas, il s’agit d’un infarctus à la suite de l’occlusion d’une artère du
cerveau par un caillot de sang. En cas d’hémorragie cérébrale, il se produit
une déchirure de la paroi vasculaire d’un vaisseau du cerveau. Du sang vient
alors se répandre entre les cellules cérébrales.
Un impact très lourd
L’AVC peut être lourd de
conséquences. Le patient peut mourir, en sortir physiquement handicapé,
avoir des problèmes mentaux et/ou sociaux. Une paralysie peut apparaître,
mais aussi des troubles de l’élocution et du langage, une perte de vision,
des troubles de la pensée, des émotions et du comportement. En fait, la
gravité des lésions du tissu cérébral détermine les conséquences d’un AVC.
C’est pourquoi il est important de reconnaitre rapidement ce type d’accident
et de réagir au plus vite. Chaque minute compte!
Près de 19.000 Belges sont
victimes chaque année d’un AVC. Parmi ceux-ci, 9.000 décèdent dans les douze
mois et 6.000 conservent une invalidité ou un handicap permanents. L’AVC est
la principale cause de décès dans notre pays et en Europe (en dehors des
accidents routiers). Les personnes touchées souffrent d’une ou de plusieurs
séquelles et, le plus souvent, d’une manière permanente: une paralysie
latérale au niveau du visage, du bras et de la jambe (hémiplégie), des
troubles de la parole et du langage (aphasie), la perte ou des troubles de
la vision, l’apparition soudaine et unilatérale de troubles sensitifs, etc.
Mais il faut compter avec d’autres conséquences: perte d’emploi, difficultés
d’adaptation de la famille ou d’assumer son propre handicap, perte de
mobilité, dépression…
Prévention générale
La meilleure façon de
prévenir l’AVC est d’exercer une activité physique modérée au moins une
demi-heure par jour et de manger sain, surtout des fruits et légumes. Ne pas
fumer, bien évidemment. Le premier facteur de risque de l’AVC est
l’hypertension, responsable à l’heure actuelle de plus de la moitié des AVC.
Mais il existe d’autres facteurs de risque: le cholestérol, l’alcoolisme, le
diabète. Sur tous ceux-ci, nous pouvons agir. Il n’en va pas de même pour
d’autres facteurs de risque liés à l’âge, au sexe, à l’existence de
certaines maladies du cœur ou de la maladie de Fabry (une pathologie
héréditaire liée au chromosome X).
La pression artérielle
normale doit être inférieure à 140/90 mm de mercure. Au-delà, on parle
d’hypertension artérielle (deux millions de cas en Belgique). Celle-ci est
un facteur de risque contrôlable, à condition de savoir que l’on est
concerné. Le fait de contrôler sa tension chaque fois que possible chez un
médecin et, s’il y a lieu, de suivre un traitement adéquat, réduit de 40% le
risque d’AVC pour chaque diminution de 10 mm de mercure.
Reconnaître
les signes à temps
N’importe qui peut se
retrouver, un jour, en face d’une personne qui commence un accident
vasculaire cérébral. L’identification très rapide des symptômes de l’AVC est
absolument essentielle pour pouvoir agir de manière adéquate et limiter au
maximum les dégâts, voire sauver une vie. Les études récentes montrent que
le traitement à l’aide de substances thrombolytiques, s’il est administré
dans les quatre heures après un AVC, permet le rétablissement de la personne
atteinte.
Les signaux d’alerte sont
assez typiques. La bouche de la personne atteinte est de travers et ses
propos sont confus. Bras ou jambes ne fonctionnent plus. Sa vue est trouble
et elle peut ressentir des maux de tête violents. Elle est soumise à des
vertiges ou une perte d’équilibre.
Si de tels symptômes se
présentent, il est impératif de contacter au plus vite les services de
secours urgents - via le numéro 100 (ou 112, le n° d’urgence européen)
(1). De nombreuses personnes ne sont pas conscientes de
la gravité de cette pathologie ni de l’importance d’une réaction rapide. En
effet, contrairement à un infarctus du myocarde, un infarctus cérébral est
généralement indolore. Il est souvent considéré – à tort – comme bénin et
non mortel. On pense que “cela passera” et on attend. Tout phénomène plus
bref et passager doit également être pris au sérieux et examiné par un
médecin. Insistons: un véritable compte à rebours est lancé dès les premiers
signes! Après quatre heures, un traitement anti-thrombotique n’a guère de
chances de réussite et les dégâts cérébraux seront plus graves.
Les associations
spécialisées
En Belgique, deux
associations se consacrent actuellement à la problématique de l’AVC:
“Belgian Stroke Council”», l’association de médecins belges contre l’AVC, et
“Stroke”, l’association belge des patients contre l’AVC. Cette dernière
s’est fixé comme objectif de sensibiliser aux effets dévastateurs de l’AVC
et à l’importance de la prévention, d’informer le grand public sur les
facteurs de risque et la prévention, et de mettre en place ou soutenir
toutes les initiatives visant à faciliter les échanges entre personnes
atteintes d’un AVC et/ou leur entourage proche (2).
Joëlle
Delvaux et
Marc Trémouroux, responsable francophone de Stroke et membre d’ Altéo.
(1) Pour plus d’informations:
www.reconnaitreunavc.be et
www.strokenet.be
(2) L’asbl Stroke est à la recherche de bénévoles.
Infos:
tremouroux.marc@versateladsl.be
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