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Dans les livres (17 octobre 2013)

Des livres pour agir

Quitter l’entre-soi stérile

Capacitation citoyenne, ces termes compliqués décrivent pourtant une réalité assez simple : en se regroupant, on peut se remettre en capacité d’agir. Les exemples ne manquent pas : collectifs de voisins, de chômeurs, de femmes, de sans-papiers, espaces de débat ou de concertation, budgets participatifs, ateliers artistiques, maison médicale, économie solidaire… Sous l’appellation ‘Capacitation citoyenne’, une dynamique vit depuis douze ans des échanges entre une centaine de ces collectifs. Ils viennent de Charleroi, Dunkerke ou Saint-Denis. Tous partagent le même fondement : ils développent des actions collectives pour améliorer les conditions de vie sur leur territoire.

Se rencontrer leur permet de repartir chez eux renforcés et ressourcés, de “se nourrir sans entraves de l’expérience des uns et des autres”, comme en témoigne un participant, David Praile, coordinateur de Solidarités Nouvelles à Charleroi. “Alors que notre société tend à se fracturer dans des ‘entre-soi’”, ils s’aventurent dans des rencontres qui tiennent parfois de l’improbable. “Quel hasard pourrait permettre à une militante du droit au logement de Liège de parler à un syndicaliste adjoint de la culture dans l’agglomération grenobloise? Quelle chance a le cadre supérieur à Montreuil de rencontre une maman Rom qui pourtant vit à quelques centaines de mètres de sa résidence, dans un village de planches et de tôles?”, questionne Pierre Mahey de l’association française Arpenteurs. Voilà ce qu’entend produire la démarche ‘Capacitation citoyenne’ : une sortie d’un entre-soi stérile, du repli en clans. A travers ‘Capacitation citoyenne’, il ne s’agit pas de former un groupe identitaire. “Au contraire, il s’agit d’affirmer chacun sa différence et en même temps son écoute, son empathie, le temps de la rencontre”. C’est ainsi qu’ils font “société”, sans chercher le consensus mais en partageant un programme d’actions et d’échanges entre collectifs qu’animent deux associations : Arpenteurs côté français et Periferia côté belge.

Dans un livre “Pour faire société, on est capables de tout”, les protagonistes décrivent leur aventure commune. Une quinzaine de plumes différentes témoignent – chacune dans son style – et incitent à la réflexion, à la mobilisation aussi. Ensemble, n’est-on pas capables de tout?

>> Capacitation citoyenne, “Pour faire société, on est capables de tout” • éd. Couleur livres • 201 • 96 p. • 10 EUR.

Au départ de petites résolutions

Il est des hommes à la sagesse inspirante, aux propos constructifs et vivifiants. Voici un an, un colloque intitulé “Se changer, changer le monde” mettait en présence quatre d’entre eux: le médecin psychiatre Christophe André, le moine bouddhiste Matthieu Ricard, l’agriculteur philosophe Pierre Rabhi et le professeur de médecine Jon Kabat-Zinn, à l’initiative de l’asbl Emergences, une association soucieuse de réconcilier développement personnel et actions solidaires. Leur intention commune : proposer des remèdes face au mal-être contemporain, face à une crise de sens, face aux désastres écologiques. Aujourd’hui, ils rassemblent dans un ouvrage le fruit de leurs expériences, de leurs réflexions, de leurs rencontres aussi, donnant des pistes pour agir, livrant aussi en toute humilité quelques conseils pratiques à intégrer dans son quotidien de “changeurs de monde”.

Une fable amérindienne chère à Pierre Rabhi, “la part du Colibri”, dépeint à merveilles l’impulsion que les auteurs entendent transmettre. Elle introduit d’ailleurs l’ouvrage collectif. De cette petite histoire de colibri, il ressort une parabole : il appartient à chacun, à titre individuel, de faire ce qu’il peut, dans sa sphère propre, pour changer le monde. Le changer pour qu’il soit plus coopératif, plus altruiste. “A une époque où un quart des habitants de la planète consomment les trois quarts des ressources, nous avons assurément besoin, toutes et tous, de devenir des colibris, afin de changer la donne”, soutiennent Ilios Koutsou et Caroline Lesire, les chevilles ouvrières de l’asbl Emergences. “L’engagement d’un seul individu peut sembler dérisoire face à l’énormité de la tâche, poursuivent ces derniers, mais même les institutions les plus lourdes et les multinationales les plus grosses sont composées, du sommet à la base, d’individus capables de changements”. Les petites résolutions sont loin d’être anodines, aux yeux des auteurs qui, eux aussi, contribuent à construire un autre monde.

>> Christophe André, Jon Kabat-Zinn, Pierre Rabhi, Matthieu Ricard, “Se changer, changer le monde” • éd. L’iconoclaste • 2013 • 260 p. • 19 EUR.

//CATHERINE DALOZE

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